Barça-PSG : les socios, l’anti-QSI

C’est dans un Camp Nou surchauffé que le PSG défiera le FC Barcelone mercredi en quart de finale retour de Ligue des champions. Un stade où prendront place les nombreux socios du Barça, véritables acteurs de la vie du club et à l’opposé des mécènes qataris du PSG.

Il n’y a pas que le palmarès, le prestige, la qualité de jeu ou la manne financière qui différencie aujourd’hui le FC Barcelone et le Paris Saint-Germain. Le poids de l’histoire mais surtout celui du supporterisme n’est pas le même, que l’on soit en Catalogne ou dans la capitale. En ouvrant ses portes aux pétrodollars de QSI, Paris est devenue la propriété de son ambitieux mécène alors que l’adversaire du PSG mercredi, en quart de finale retour de la Ligue des champions, appartient depuis sa création, le 29 novembre 1899, au peuple catalan. Aux fameux socios, ces défenseurs du Barcelonisme et de la Catalogne qui peuvent, d’un coup de mouchoir blanc en tribunes, réclamer la tête d’un entraîneur. Mais pas seulement.

« La construction d'un nouveau stade ? Un socio doit l'approuver, explique Roger Xuriach Sànchez, 29 ans et socio... depuis sa naissance. Plus ou moins d'argent pour les transferts ? Le socio doit voter. Est-ce que l'on peut fumer au Camp Nou ? Le socio décide. C'est très important de se dire que l'on est ce grain de sable qui fait avancer l’équipe. » Un grain de sable plutôt conséquent puisqu’à ce jour, le Barça compte 169 318 socios. Tous privilégiés, puisque, en plus d’avantages courants (prix réduits pour assister aux matches de tous les clubs du Barça : hand, basket, foot), leur voix compte dans les décisions importantes du club (un socio = une voix), comme celle d’élire, tous les quatre ans, un nouveau président.

Un luxe qui se paie : 161,50 € tous les ans pour faire valider sa carte. Et qui s’obtient à certaines conditions. « Normalement, le socio vient d'une famille de socios, explique Àlex Lòpez Vendrell, socio depuis l’âge de 8 ans. Par exemple, mon père m'a fait socio quand j'étais très jeune. Tout le monde ne peut plus être socio depuis l'arrivée de Sandro Rosell à la présidence du club. Pour le devenir, il faut avoir des liens de parentés. » Problème déjà réglé pour le petit Milan Piqué, fait socio dès sa naissance par son footballeur de papa… comme lui, 27 ans plus tôt. Et pour les autres ? Il faudra débourser 136,50 euros pour obtenir une carte de compromis puis attendre trois ans avant de solliciter une demande de socio du Barça, le tout après avoir prouvé sa fidélité au club.

« On ne laisserait pas des Qataris racheter le club »

Et avec le cœur bien accroché, puisque l’attente pour un carnet oscille entre sept et huit ans. Fidélité oblige. Justement. Le Barça ne serait-il pas tenté, un jour, de céder aux sirènes du mécénat ? Depuis le contrat signé avec Qatar Foundation puis Qatar Airways (sponsor actuel et prochain sponsor maillot du Barça), Alex Lopez Vendrell en a peur. « Les socios étaient contre la publicité Qatar Foundation sur le maillot mais il y avait un déficit. Alors nous avons voté en faveur. Le président Rosell et son équipe commencent à donner des responsabilités à des gens extérieurs à la Catalogne, en pensant à leur intérêt économique. Mais à Barcelone, ce serait impossible de faire comme à Paris. Il faudrait passer par-dessus 169 000 socios. »

Et ils sont totalement contre l’arrivée de richissimes Qatariens. « Si un Qatari me donne un million pour racheter ma carte de socio ? Je lui dis non ! Il n'y a pas d'argent suffisant au monde pour acheter le sentiment qu’est celui d'être un socio du Barça, martèle Roger Xuriach Sànchez. » Vraiment ? « Même si on avait des problèmes financiers, on ne laisserait pas des Qataris racheter le club, rétorque Salvador Termes i Tubau, socio et président de la Peña Blaugrana les Corts. Je sais que les socios seraient prêts à réinjecter plus d'argent pour sauver le Barça. » Parole de socio.

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A.D avec G.Q, à Barcelone