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Bordeaux abat ses dernières cartes

Le portier bordelais, de retour de blessure, aura un rôle déterminant mercredi face aux Roumains

Le portier bordelais, de retour de blessure, aura un rôle déterminant mercredi face aux Roumains - -

Les Girondins de Bordeaux, opposés aux Roumains de Cluj, doivent absolument prendre les trois points à domicile pour encore espérer avoir un avenir en C1 cette saison.

Mercredi soir, du côté de Jacques Chaban-Delmas, il y aura comme une odeur de soufre au-dessus de l’enceinte bordelaise. Une odeur de fin ou de début… tout dépendra finalement, en fait, du visage qu’affichera la formation de Laurent Blanc face à Cluj et du résultat du duel qu’auront livré durant 90 minutes, et plus si affinités, les Bordelais face aux Roumains. Les Girondins n’ont plus le choix. Battus lors de leurs deux premières sorties en C1, les hommes au scapulaire se doivent de redresser la tête et d’ouvrir leur compteur points, si possible en empochant le jackpot. Un tout autre résultat qu’une victoire réduirait à la peau de chagrin les rêves de 8e de finale de C1 des protégés du président Jean-Louis Triaud.

La pression, seule Bordeaux l’aura

Sur le plan comptable, un match nul n’éliminerait pas encore complètement les Girondins, ce petit point ne ferait pas avancer véritablement le schmilblick dans lequel sont englués Laurent Blanc et Cie. Avec un zéro pointé après deux journées, Bordeaux n’a plus de temps à perdre. Il lui faut gagner, à la fois pour entretenir un espoir en C1 mais également pour se placer au cas où un accessit vers la C3 deviendrait disponible. David Bellion : « Vu la situation dans laquelle on est, il va falloir prendre un maximum de risques sans aussi, se faire cueillir bêtement en contre-attaque. On n’a pas le choix, on est dernier, on a seulement mis un but…il va falloir marquer, tenter un maximum de choses, sinon on ne pourra jamais gagner ».

Pour cela, les Bordelais vont devoir dominer un adversaire qui aura un florilège d’atouts en sa possession. Les Roumains, à qui l’on promettait l’enfer - une prédiction récurrente pour les petits clubs engagés en Ligue des Champions – ont déjà eu la peau de la Roma (2-1), avant d’écoeurer quelques semaines plus tard l’armada internationale de Chelsea (0-0). Autant dire tout de suite que les joueurs de Cluj, guidés par le technicien italien, Maurizio Trombetta, ont déjà largement rempli leur contrat. Pour leur première apparition en C1, ces derniers jouent à merveille leur rôle de trouble-fête… et appliquent parfaitement leur philosophie de leur attaquant ivoirien Youssouf Koné : « Dans ce club, tout le monde, les joueurs, les entraîneurs et la direction, veulent faire l’histoire ». Pour l’instant, celle-ci leur sourit.

La clé du match à Gourcuff ?

Les Bordelais sont donc prévenus. Face à eux mercredi, se dresseront onze joueurs enthousiastes, appliqués, déterminés. Le choc promet d’être rude et son issue, finalement, dépendra en grande partie des Girondins. Longtemps, cette saison, Bordeaux a effectivement alterné le bon (contre Toulouse), le moyen (victoire face à Grenoble, un succès arraché à neuf contre dix) ou l’indigent (match nul contre Saint-Etienne au prix d’une première période complètement manquée). Mais la montée en puissance de son meneur de jeu Yoann Gourcuff, de plus en plus décisif et prédominant au sein de son entrejeu, est un excellent vecteur d’espoir pour la troupe de Laurent Blanc. Endurant physiquement et rayonnant à chacune de ses sorties, le meneur de jeu prêté par le Milan AC devra, comme il l’avait fait et brillamment fait il y a quinze jours face à la Roma, délier les cordons de la défense adverse et mettre ses attaquants sur orbite.

Si Gourcuff sera attendu au tournant, il ne sera pas le seul Bordelais à devoir évoluer à son niveau pour permettre aux Girondins de réussir leur pari. On pense notamment à Wendel, en totale perdition depuis le début de saison. On pense également à Bellion, moins décisif que l’an passé, mais qui a tout de même enfin débloqué son compteur buts cette saison (face à Toulouse lors de la précédente journée). Toutefois, Bordeaux, à défaut d’avoir vu tous ses cadres retrouver le niveau qui leur sied, s’est découvert un visage plus équilibré depuis que Blanc a installé ses hommes dans un 4-2-3-1… un schéma tactique idéal pour exploiter au mieux les talents de passe et de créativité de Yoann Gourcuff.

Ramé ou l’équation défensive

Mais pour éviter que le nouvel international français ne s’époumone pour rien sur la pelouse de Chaban-Delmas, le reste de la formation girondine devra prendre d’entrée les rennes de son destin et corriger son principal talon d’Achille, à savoir, une certaine fébrilité défensive. C’est ce point-là, bien précisément qui a déjà coûté bon nombre de points aux joueurs au scapulaire. Le constat est alarmant : en deux matches de C1, Bordeaux a déjà encaissé sept buts et dispose du plus mauvais goal-average (-6) de la compétition. Si les hommes en défense sont les mêmes, ces derniers ne dégagent plus la même aura, la même assurance que l’an passé. Un véritable souci devant le danger matérialisé côté roumain par l’Argentin Culio (2 buts en 2 matches de C1) et Youssouf Koné.

Henrique, entre méforme et suspension, est à la peine, de même que Jurietti ou l’un des nouveaux venus cette saison, l’Argentin Diego Placente. A ce titre, le retour de blessure d’Ulrich Ramé, pas forcément aussi décisif que les saisons précédentes mais nanti d’une expérience indispensable, notamment sur la scène européenne, ne peut que consolider un secteur en quête de repères. Mais faut-il pour autant voir, chez la présence du portier international, le pansement définitif aux sautes d’humeur bordelaises. Les Girondins, s’ils sont en progrès, ont grand besoin d’un match référence, plein et si possible, victorieux, pour définitivement lancer leur saison. Cela tombe bien, face à Cluj… c’est tout ce qu’on leur demande.

Alix Dulac