Bordeaux écrit son histoire

Le meneur de jeu bordelais peut lever le poing. Son équipe a rempli son contrat et se qualifie pour la première fois de son histoire en Ligue des Champions - -
Le microcosme de la Ligue 1 connaît un visage de Bordeaux. Celui du champion de France en titre, souvent attrayant dans le jeu, rarement décevant dans les grands rendez-vous et capable, sur un exploit de génie, de faire la différence. En revanche, le Bordeaux version bleu de chauffe, peu de personnes ne le connaissait jusqu’à mardi soir, sur la pelouse de Munich, là où les hommes de Laurent Blanc sont allés chercher leur qualification pour les 8e de finale de la C1. Laborieux est le premier mot qui vient à l’esprit quand on se penche sur la prestation girondine. Les joueurs au scapulaire n’ont jamais refusé le jeu, loin de là, mais ont souffert face à des Munichois déchaînés.
Mal en point en championnat, le Bayern ne souhaitait pas laisser sa sinistrose s’inviter en Ligue des Champions. Alors, les protégés de Louis Van Gaal ont pris les commandes des opérations, faisant passer quelques frissons sur le but de Cédric Carrasso. Après un premier avertissement sans frais de Braafheid sur coup franc (19e), l’ancien Toulousain doit s’employer sur un autre coup de pied arrêté signé Schweinsteiger cette fois (30e). Dans la foulée, l’international tricolore chauffe une nouvelle fois ses gants devant Toni avant de voir Mickaël Ciani stopper involontairement du bras une reprise à bout portant de Klose (32e).
Cela aurait pu être le tournant du match. Pour Bordeaux, ce penalty non sifflé est le signe que la chance est de son côté. Ajouté au talent, le mélange fait forcément des ravages. Yoann Gourcuff se charge d’ailleurs de vérifier ce concept en reprenant, avec la complicité de Mark Van Bommel, victorieusement un coup franc de Wendel (37e). Malmené, Bordeaux choisit le meilleur moment pour prendre l’ascendant sur le Bayern. La suite ? Un long récital d’actions chaudes avortées par les Munichois ou bien maîtrisées, c’est selon, par les Girondins. Robben et Gomez ont tenté, en vain de secouer le cocotier bavarois. Privé de ballons et acculé dans sa moitié de terrain, Bordeaux a eu l’intelligence de ne pas faire du jeu sa priorité absolue.
En acceptant la domination stérile adverse, les troupes de Laurent Blanc espéraient bien pouvoir gratter quelques ballons de contre ici ou là. C’est d’ailleurs sur l’un d’eux, une longue ouverture de Fernando, que Marouane Chamakh, comme à son habitude au four et au moulin, est allé définitivement libérer les siens (90e). Un match nul contre la Juve, deux succès contre le Bayern, pas de doute, Bordeaux a fait honneur à son statut de champion de France lors de ces quatre journées de Ligue des Champions. La qualification est au bout, la première dans l’histoire du club dans ce format de compétition. Désormais, les joueurs au scapulaire n’ont plus qu’un seul objectif : confirmer leur statut de terreur naissante face à la Juve, dans quinze jours à Jacques-Chaban-Delmas. La première place du groupe A est à ce prix.