Bordeaux, l’heure du réveil ?

Méconnaissable depuis le début de saison, Wendel devra absolument hisser son niveau de jeu face à la Roma - -
Deux semaines après avoir subi une gifle retentissante sur la pelouse de Chelsea (4-0), Bordeaux retrouve la Ligue des Champions. Oui, mais dans quel état ? Depuis cette déculotté magistrale qui a révélé les carences mentales d’un groupe inconstant dans l’approche d’un match, les hommes de Laurent Blanc, bons derniers du groupe A, ont rassuré. Puis inquiété de nouveau. Face à Grenoble, les Girondins ont montré qu’ils avaient des tripes, comme en témoigne leur succès, certes étriqué (1-0) mais acquis à neuf contre onze. Face à Saint-Etienne, les hommes au scapulaire ont une fois de plus cette saison délivré une copie mi-figue mi-raisin, affichant comme souvent une tendance - récurrente l’an passé – à passer à côté de leur entame de match.
Alors d’affronter la Roma dans un match déjà important – n’en déplaise au milieu défensif Alou Diarra – Bordeaux a-t-il les armes pour faire vaciller les Giallorossi ? Ces derniers ne sont pas au mieux en Serie A. Dixièmes au classement, les protégés de Luciano Spaletti ont déjà baissé pavillon à trois reprises (face à Palerme et au Genoa en championnat, devant Cluj en C1). Encore en rodage, notamment en raison des blessures de plusieurs cadres (Juan, Cassetti, Tonetto et Pizarro), la formation italienne, réputée pour son beau jeu, affiche pour le moment d’inquiétantes sautes d’humeur sur le plan défensif, de quoi donner des idées aux Bordelais. Néanmoins, leur patron derrière, l’international français Philippe Mexès, est de retour, comme ce fut le cas récemment dans le Calcio face à l’Atalanta Bergame (victoire 2-0). Catastrophique avec les Bleus, l’ancien Auxerrois, considéré comme l’un des meilleurs défenseurs de Serie A, rassure et stabilise par sa seule présence le reste de son équipe.
Une attaque en mal… de buts
Quoi qu’il arrive, pour espérer vaincre, les vice-champions de France devront forcer leur nature. Gommer leurs errements. Afficher un visage constant… bref retrouver le pétillant affiché la saison passée. Les arguments, sur le papier, ne manquent pas pour déstabiliser les Romains. Soutenue par un Yoann Gourcuff au jeu juste, intéressant il y a quinze jours face à Chelsea et désireux de briller devant une ancienne connaissance de Serie A, l’attaque bordelaise peut faire feu. A condition toutefois que la brume enveloppant depuis le début de saison les canonniers bordelais disparaisse. En effet, ni Bellion, ni Gouffran et ni Wendel, pourtant si indispensable l’an passé, n’ont encore fait trembler les filets adverses. Inquiétant, il faut l’avouer, compte tenu du manque de folie d’un banc, symbolisé par Obertan, beaucoup trop brouillon pour venir secouer le cocotier bordelais.
Certes, Cavenaghi (4 buts), Chamakh (1 but), voire Jussiê (1 but), enfin de retour, font le métier pour le moment. Le premier est cependant moins bien servi dans la surface que lors de la saison précédente. Le deuxième est toujours aussi important pour son jeu de tête et son travail défensif mais pêche toujours autant dans la finition. Enfin, le dernier, qui revient juste de blessure, ne peut être encore considéré comme le Messie malgré son potentiel et ses indéniables qualités. Si Bordeaux espère profiter longtemps du talent de son Brésilien en Ligue des Champions, il va falloir que la formation de Laurent Blanc hisse son niveau de jeu, acquiert un peu de constance et surtout, retrouve son réalisme devant le but. A défaut d’être capital, comme se refuse à le croire certains joueurs bordelais, l’affrontement de mercredi face à la Roma ressemble déjà… au test de la dernière chance. En cas de mauvais résultat dans quelques heures, c’est un exercice européen sans saveur et, du coup, bien long qui devrait accompagner le planning chargé des Girondins.