Brandao, Zorro, zéro, héros

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Didier Deschamps a les yeux qui pétillent : « Au moment où je fais entrer Brandao, il me dit : ‘Coach, je vais marquer, j’en suis sûr !’ C’est fabuleux ! », s’exclame, fou de joie, le coach marseillais. L’ultime tir de l’attaquant phocéen, quatre minutes seulement après son entrée en jeu à la place de Rémy, et après un contrôle orienté du… dos, a fait mouche. On joue alors la 92e minute à San Siro. En égalisant, le Brésilien assure à l’OM une place en quart de finale de la Ligue des champions. Il gardait pourtant un bien mauvais souvenir de son passage sur la pelouse milanaise. Il y a deux ans, face au Milan AC (1-1) en phase de poules, son tir (immanquable) avait heurté la barre transversale. Et l’OM avait été éliminé.
Stephan : « Un but qui nous ne amène pas au paradis… mais pas loin »
Tant de choses se sont passées depuis… C’est que l’histoire d’amour de Brandao avec l’OM pourrait déjà faire l’objet d’un roman. A 31 ans, il en aurait écrit, ce mardi, l’un des plus beaux chapitres. Personne n’a oublié son départ prématuré au Brésil il y a un an, après avoir été accusé de viol. Puis son retour, cet hiver, par défaut, à cause des départs à la CAN. A l’OM, les caisses sont vides. Ce sera Brandao, tant pis… Car le bonhomme, hormis quelques buts précieux, a surtout laissé le souvenir d’un attaquant aux lacunes techniques parfois risibles.
Incroyable scenario donc que celui de San Siro ce mardi, à l’image de ces 5 buts inscrits en autant de matches de coupes, nationales et européenne, depuis son retour début 2012. Guy Stéphan, adjoint de Didier Deschamps : « Il était reparti quelque temps au Brésil pour les histoires que l’on connait (Brandao est poursuivi par la justice pour un viol présumé, ndlr). Il revient et il met des buts. Même s’il était un peu moins bien ces derniers temps, il a inscrit ce soir un but qui nous ne amène pas au paradis… mais pas loin ! » Un but à l’image du personnage, maladroit, mais ô combien persévérant. « L’histoire de Brandao est incroyable, et son but est incroyable, s’enflamme Jean-Michel Larqué. Parfois on dit : ‘Un contrôle manqué et c’est une occasion qui s’envole’. Là, il réalise un contrôle improbable, sur un malentendu. Il a le mérite de bien cadrer. » Et d’amener l’OM en quart de finale la Ligue des champions. Il a parfois bon dos, Brandao.