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Deschamps, le temps des regrets

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Eliminés par Manchester United en huitième de finale de la Ligue des champions, après un match retour pourtant équilibré (1-2), les Marseillais ne peuvent que nourrir des regrets. Leur entraîneur en tête.

Il manque un grand attaquant
L’été dernier, Didier Deschamps n’avait cessé de réclamer un attaquant de classe mondiale pour la Ligue des champions. Au lieu de cela, il a hérité d’André-Pierre Gignac, dont l’expérience en C1 se limitait alors à deux matches du tour préliminaire, perdus avec Toulouse contre Liverpool (0-1, 0-4). Encore trop juste à ce niveau. « Les joueurs qui sont arrivés ont découvert cette compétition, avec des exigences qui sont élevées », glisse le coach marseillais, sans donner de noms. Avec trois buts en cinq matches, tous inscrits lors du carton face à Zilina (7-0), Gignac doit encore franchir un palier en Coupe d’Europe. Contre Manchester, sa première occasion ratée face à van der Sar (9e) aurait pu mettre l’OM dans le sens de la marche. Elle a finalement illustré ses carences actuelles. « On a la première occasion, on peut mener, commente sobrement Didier Deschamps. Au final, on est éliminés… » Avec Trezeguet, Gilardino ou Luis Fabiano, l’affaire aurait peut-être été différente.

L’OM manque de maturité
Au sein de l’effectif marseillais, seuls Heinze, Cissé et Lucho avaient déjà participé à un huitième de finale de Ligue des champions avant cette année. Pour les autres, c’était l’inconnue. Face à des mastodontes comme van der Sar, Scholes, Rooney ou Giggs, difficile de faire le poids. Le manque d’expérience et de maturité de son groupe est d’ailleurs ce qui donne le plus de regrets à Didier Deschamps. « Mon équipe est jeune, rappelle-t-il. Se construire, une expérience, ça ne se fait pas du jour au lendemain. On avait un déficit par rapport à Manchester. » Avant de rentrer sur la pelouse, certains avaient déjà joué le match dans leur tête. D’autres, comme les défenseurs marseillais, pas toujours très concentrés, n’ont pas sur gérer les moments importants de la rencontre. Sur le deuxième but mancunien (75e), c’est bien une erreur de Diawara qui laisse le champ libre à Hernandez. Enfin, Lucho a encore une fois déçu. A force de passer à côté des grands matches, l’Argentin montre qu’il est plus un bon joueur qu’un grand joueur, capable de faire évoluer le cours d’une rencontre.

Manchester était prenable
Handicapée par de nombreuses absences (Ferdinand, Vidic, Anderson…), les Red Devils n’ont pas montré leur meilleur visage contre Marseille. En défense, Alex Ferguson a même été contraint de bricoler une charnière Brown-Smalling, avant que les blessures d’O’Shea (37e), puis de son remplaçant, Rafael (70e), ne nuisent un peu plus au bon équilibre du bloc défensif. « On n’a pas eu un grand Manchester, estime Didier Deschamps. C’est rageant de se dire qu’il y avait mieux à faire. Si on avait pris une raclée, je n’aurais rien dit. Mais là, mis à part un début de match un peu timide, on a eu des occasions et des opportunités. » Ce sera, peut-être, pour l’an prochain.