Indice UEFA: pourquoi les premiers résultats des barrages ressemblent au scénario du pire pour la France

On aurait difficilement pu faire pire. Les premiers matchs retour des barrages de Ligue des champions ont rendu leurs verdicts ce mardi et, s'ils ont pu offrir un spectacle plaisant aux amateurs de football, les aficionados français de l'indice UEFA auront du mal à y trouver du positif.
En effet, la France, cinquième au classement avec 69,522 points, y a perdu un représentant avec l'élimination de Monaco sur la pelouse de Benfica (3-3 après une défaite 0-1 à l'aller). Les hommes du Rocher, qui marquent toutefois un point grâce à ce nul final, ne pourront donc plus abonder à l'indice UEFA français, qui se calcule en divisant les points cumulés par les clubs d'un pays par le nombre d'engagés dudit pays. La France n'a plus que quatre représentants (Lille, Lyon, PSG, Brest) encore susceptibles de marquer des points, mais elle en perdra un nouveau dans quelques heures puisque Brest, ou le PSG en cas d'énorme retournement de situation, quittera la scène européenne dès ce mercredi soir à l'issue du barrage opposant les deux clubs français.
Tous les adversaires français ont scoré
Mais au-delà de l'élimination monégasque, c'est bien l'ensemble des résultats de la soirée de ce mardi qui ressemblent à un alignement d'étoiles de la mort pour l'indice tricolore. En effet, à ce jour, trois nations sont lancées à la poursuite de la France et de sa précieuse cinquième place, qui offre l'énorme privilège de pouvoir aligner jusqu'à quatre représentants en Ligue des champions: les Pays-Bas (sixième, 65,566), le Portugal (septième, 61,866) et la Belgique (huitième, 55,450).
Et à la lecture matinale des résultats de la soirée, le café français semble bien amer. Que ce soient les Néerlandais du Feyenoord, qui ont créé la surprise en sortant l'AC Milan (1-1 après leur victoire 1-0 à l'aller), les Belges du Club Bruges, brillant vainqueur de l'Atalanta sur sa pelouse (3-1 après leur victoire 2-1 à l'aller) et donc les Portugais du Benfica, tout semble avoir souri ce mardi aux pourfendeurs directs de l'indice hexagonal.
Et si l'on pousse la sinistrose un cran plus loin, même la qualification in extremis du Bayern Munich face au Celtic Glasgow n'est pas une bonne nouvelle pour la France, qui pourrait dans les prochaines saisons aspirer à rattraper l'Allemagne, quatrième au classement.
Le classement à l'indice UEFA au 19 février 2025
1. Angleterre 106,624
2. Italie 93,168
3. Espagne 88,596
4. Allemagne 83,644
5. France 69,522
6. Pays-Bas 65,566
7. Portugal 61,866
8. Belgique 55,450
La situation comptable tricolore n'est toutefois pas catastrophique, puisque la France conserve une certaine marge de sécurité sur ses poursuivants, avec près de quatre points d'indice d'avance sur les Pays-Bas. Mais ces derniers disposent d'un réservoir de points plus important avec un club qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions (Feyenoord), un autre qui pourrait l'y rejoindre ce mercredi soir (le PSV Eindhoven, qui affrontera la Juventus) et surtout trois clubs en ballottage favorable en barrages de Ligue Europa (Ajax, AZ Alkmaar et Twente, tous vainqueurs à l'aller). Il faudra donc croiser les doigts pour que les aventures européennes néerlandaises ne s'engouffrent pas trop loin dans le printemps.
Côté portugais, si Benfica est donc qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions, il ne devrait pas en être de même pour le Sporting CP, lourdement battu en barrage aller par le Borussia Dortmund. Mais le FC Porto, qui rendra visite à l'AS Roma en barrage retour de Ligue Europa (1-1 à l'aller), et le Vitoria Guimaraes, déjà qualifié pour les huitèmes de finale de Ligue Conférence, peuvent encore contribuer à faire enfler l'indice lusitanien dans les semaines qui viennent. Si la menace existe, elle reste toutefois très maîtrisable puisque la France dispose à ce jour de près de huit points d'indice d'avance.
Vers une remontada belge?
Que dire alors de la Belgique, reléguée à plus de 14 points des Tricolores? Eh bien paradoxalement, nos voisins d'outre-Quiévrain sont peut-être ceux dont il faudra le plus se méfier à l'avenir. En effet, les Belges sont, avec les Anglais, l'une des deux seules nations à disposer encore de tous leurs représentants. En plus du Club Bruges, le Plat Pays peut ainsi compter sur Anderlecht et l'Union Saint-Gilloise en Ligue Europa ainsi que sur La Gantoise et le Cercle Bruges en Ligue Conférence. Si ce dernier est déjà qualifié pour les huitièmes de finale de la C4, les trois autres clubs sont toutefois en ballottage très défavorable dans leurs barrages respectifs, tous sévèrement battus à l'aller.
Mais alors pourquoi craindre ces Belges? La raison tient plus au mode de calcul sur cinq années glissantes de cet indice. A l'issue de cette saison 2024-2025, les résultats du millésime 2020-2021 disparaîtront ainsi des comptes, ce qui ne chagrinera pas trop la Belgique, autrice d'une faible saison à 6,000 cette année-là. Mais c'est surtout la fin de saison suivante qui devrait permettre aux Belges d'opérer un rapprochement éclair dans la course à la 5e place, puisque ceux-ci abandonneront leurs 6,600 points de la saison 2021-2022 quand Français (18,416), Néerlandais (19,200) et Portugais (12,916) devront en lâcher deux à trois fois plus.
Si l'on anticipe alors le classement 2027 de l'indice UEFA, qui ne prend donc en compte que les trois dernières saisons, la France y figure encore à la cinquième place mais ne dispose plus que de 0,340 d'avance sur son concurrent belge, contre 3,840 sur le Portugal (sixième) et 6,024 sur les Pays-Bas (septième). C'est donc vers la Jupiler League que devront se tourner les regards méfiants si le football belge continue de bien figurer dans les compétitions européennes.
Le classement à l'indice UEFA 2027 au 19 février 2025
1. Angleterre 61,267
2. Italie 61,169
3. Allemagne 52,216
4. Espagne 50,668
5. France 43,190
6. Belgique 42,850
7. Portugal 39,350
8. Pays-Bas 37,166
D'ici là, beaucoup de choses peuvent toutefois se passer, à commencer par une belle performance collective des clubs français dès cette saison grâce à Lille, le PSG et Lyon. Mais il faudra également éviter à l'avenir les fiascos comme ceux de Lens (éliminé sans gloire en barrages d'une Ligue Conférence largement à sa portée) et Nice (piteux avant-dernier de la phase de ligue de Ligue Europa) qui grèvent cette saison un indice français qui n'en avait pourtant pas besoin.