Indice UEFA: pourquoi la Belgique pourrait très vite devenir le pire cauchemar de la France

Il se jouait bien plus qu'un simple match de Ligue des champions ce jeudi sur la pelouse du Club Bruges. Brillants vainqueurs de l'AS Monaco (4-1) pour leurs débuts dans cette phase de ligue au surlendemain du joli succès de l'Union Saint-Gilloise sur la pelouse du PSV Eindhoven, les Belges ont envoyé un sacré message à la Ligue 1, qui va devoir sortir les calculettes si elle ne veut pas être la victime d'une mauvaise blague.
Car si la 5e place de la France au classement de l'indice UEFA n'est pas menacée à court terme, ses poursuivants néerlandais et portugais étant tenus à raisonnable distance, la situation pourrait rapidement changer dans les années qui viennent si les clubs tricolores venaient à enchaîner les mauvaises semaines, comme celle qui vient de s'achever (une victoire pour le PSG et deux défaites pour Marseille et Monaco).
Le classement de l'indice UEFA au 19 septembre 2025
- Angleterre 115,196
- Italie 97,231
- Espagne 94,453
- Allemagne 86,331
- France 73,093
- Pays-Bas 67,150
- Portugal 62,266
- Belgique 56,850
Le péril belge
Et cette menace avance masquée. Car le principal rival de la France à ce petit jeu-là n'est autre que...la Belgique, actuelle 8e du classement. Par quel miracle un pays comptant 16,243 points de retard pourrait-il venir concurrencer l'Hexagone et son champion d'Europe parisien? La réponse tient aux règles arithmétiques de ce fameux indice UEFA.
En effet, le classement étant calculé sur cinq années glissantes, chaque nouveau millésime en chasse un autre. Ainsi, les points d'indices cumulés par les clubs d'un pays sur la saison 2025-2026 viennent remplacer ceux engrangés lors de la saison 2020-2021. C'est ce qui explique qu'il sera très difficile pour les Pays-Bas et le Portugal de combler leur retard sur la France car les clubs de ces deux nations avaient réalisé de meilleures saisons 2020-2021 que ceux de Ligue 1. Ils ont donc dû "rendre" plus de points que la France en début de saison, creusant mécaniquement l'écart.
Et pour les Pays-Bas, la situation ne va pas aller en s'améliorant puisqu'ils perdront la saison prochaine le bénéfice de leur exceptionnelle saison 2021-2022 qui les avaient vus terminer avec le deuxième bilan européen, uniquement devancés par l'Angleterre.
Mais si les Néerlandais pleureront la disparition de ce précieux pécule, les sourires seront de sortie côté belge. Car contrairement à son voisin batave, la Belgique a enregistré cette année-là l'une de ses pires campagnes européennes, avec un maigre total de 6,600 points cumulés. Le classement à l'entame de la prochaine saison va donc, sauf énorme surprise, voir les sujets du roi Philippe opérer un sacré rapproché pour s'emparer de la 6e place. Et s'installer dans le siège du chasseur, avec la France dans le viseur.
Le classement de l'indice UEFA en début de saison prochaine (avec les résultats 2025-2026 à date)
- Angleterre 74,894
- Italie 69,374
- Espagne 61,025
- Allemagne 59,331
- France 49,832
- Belgique 49,150
- Portugal 44,950
- Pays-Bas 42,666
La 5e place en grand danger
Plus que les totaux, qui ne veulent pas dire grand-chose à ce stade de la saison, ce sont bien les écarts qu'il faut scruter. On constate ainsi aisément que la France ne dispose d'aucune marge de manœuvre sur son voisin belge, qu'elle ne devance que de 0,688 point. Cette 5e place, qui garantit sept billets pour les compétitions européennes dont trois pour la phase de ligue de Ligue des champions et une quatrième pour les tours préliminaires de cette même C1, ne tient donc plus qu'à un fil.
Et les mauvaises nouvelles ne s'arrêtent pas là. Car le système de calcul de cet indice est, lui aussi, favorable à la Belgique puisque chaque point cumulé (deux pour une victoire, un pour un nul et zéro pour une défaite, auxquels s'ajoutent des points de bonus en cas de qualification pour les tours à élimination directe) est à diviser par le nombre de représentants du pays engagés dans une compétition européenne. Soit une division par 5 pour la Belgique, contre 7 pour la France.
Concrètement, cela veut dire que la victoire du Club Bruges ce jeudi a rapporté 0,400 point d'indice à la Belgique alors que celle du PSG face à l'Atalanta n'a offert "que" 0,286 point à la France. De quoi comprendre tout le poids de la défaite monégasque de ce jeudi, en forme de double peine.
La Belgique pourrait s'en mordre les doigts
Alors doit-on se résoudre à voir la France être déclassée à moyen terme au profit de la Belgique? Pas si vite... Car l'été qui s'achève a accouché de très mauvaises nouvelles pour les clubs de Jupiler League, qui ne compteront aucun représentant en Ligue Conférence après les éliminations d'Anderlecht et de Charleroi. Et ces sorties d'apparence anodines pourraient hanter les esprits belges car les victoires dans cette compétition, au niveau plus abordable, valent autant que celles obtenues en Ligue des champions.
Un exemple? Les 21 et 22 octobre, l'Union Saint-Gilloise accueillera l'Inter Milan et le Club Bruges se déplacera sur la pelouse du Bayern Munich. Deux rencontres qui peuvent faire craindre un zéro pointé aux représentants belges. Le lendemain, Strasbourg accueillera les Polonais du Jagiellonia Białystok en Ligue Conférence. Trois rencontres qui rapporteront la même récompense à leurs vainqueurs: deux points.
La Belgique va donc devoir croiser les doigts pour que les exploits de ses deux représentants en Ligue des champions se poursuivent, et soient imités par le seul représentant du pays en Ligue Europa, le KRC Genk. De son côté, la France espérera tirer le meilleur parti de son nombreux contingent, avec le PSG, l'OM et Monaco engagés en Ligue des champions, Lyon, Lille et Nice en Ligue Europa et donc Strasbourg en Ligue Conférence.
Et si les Marseillais pouvaient avoir la bonne idée de ramener des victoires de leurs déplacements sur les pelouses de l'Union Saint-Gilloise le 9 décembre et du Club Bruges lors de la dernière journée le 28 janvier, personne en Ligue 1 ne leur en voudrait.