Indice UEFA: ce scénario de rêve qui permettrait à la France de voler sa 4e place à l'Allemagne dès cette saison

Un mince espoir, mais un espoir quand-même. Si chaque année, quand arrive l'automne et le retour de la Ligue des champions, la France a pris l'habitude de régler ses rétroviseurs de façon à surveiller comme le lait sur le feu les ambitieuses nations qui convoitent sa 5e place, le millésime 2025-2026 qui s'annonce pourrait déroger à la règle. Car cette saison, le regard du pilote tricolore serait bien inspiré de se concentrer sur son pare-brise et surtout sur le bolide qui le devance d'une place, l'Allemagne.
Un classement, rappelons-le, qui convoit d'énormes enjeux puisque le 4e a l'assurance d'envoyer les 4 premiers de son championnat en Ligue des champions, le 5e les trois premiers plus un ticket bonus pour les qualifications de la C1 mais que le 6e ne dispose plus que de deux représentants assurés en phase de ligue auxquels s'ajoute un billet pour les tours préliminaires.
La France à distance de ses adversaires
Alors où en est-on d'un point de vue comptable? Un constat d'abord: la situation de cette impitoyable course s'est nettement clarifiée pour les clubs français. Et si les Pays-Bas et le Portugal pouvaient être qualifiés de menace crédible ces deux dernières saisons, force est de constater que les bons résultats tricolores ont su creuser un écart confortable sur la concurrence. La France, qui comptait 1,264 point d'avance sur les Néerlandais et 4,948 sur les Portugais à l'amorce de la saison 2023-2024, plane désormais 5,943 points au dessus des premiers et 10,827 au dessus des seconds.
La vraie menace ne semble ainsi plus venir de cet axe Pays-Bas-Portugal mais d'une Belgique qui sort de trois belles saisons et qui pourrait, si l'embellie de ses clubs nationaux se poursuit ces deux prochaines années, venir titiller la France à moyen terme. Mais les premiers résultats de cette saison ne vont pas dans ce sens puisque le contingent belge a déjà perdu deux des siens (Anderlecht et Charleroi), qui plus est dans la compétition la plus à sa portée (la Ligue Conférence). Il sera donc très compliqué pour nos voisins d'Outre-Quiévrain de suivre le tempo français cette saison, si toutefois les clubs hexagonaux poursuivent sur leur lancée.
Alors qu'espérer de cette nouvelle campagne européenne? La France peut-elle rêver d'une incroyable remontada qui la verrait chiper sa 4e place à une Allemagne que beaucoup qualifiaient encore récemment d'"irrattrapable"? C'est ce que semblent affirmer les projections d'Opta publiées au début du mois de septembre, qui donnent aux Tricolores 15,3% de chances de finir la saison à la 4e, voire à la 3e place.
La France sur un nuage
Une question s'impose alors: à quoi la saison des clubs français doit-elle ressembler pour croquer le voisin allemand? Avouons-le d'emblée: un bon millésime ne suffirait pas, il faudrait qu'il soit exceptionnel. Avant les premiers matchs de la phase de ligue de Ligue des champions, l'Allemagne devance ainsi la France de 6,726 points, ce qu'on peut qualifier d'écart très confortable. Les deux concurrents ayant chacun 7 clubs engagés dans les compétitions européennes, cette avance correspond à 47,082 points selon le barème de l'UEFA (2 points pour une victoire, 1 point pour un nul, 0 pour une défaite auxquels s'ajoutent des bonus de qualification à chaque tour de la phase finale).
Afin de faire fondre ce pécule, il faudrait donc que les clubs français performent sur tous les tableaux afin d'éviter à tout prix de devenir des "corps morts" comme ont pu l'être Nice (3 points) ou Lens (1 point) la saison passée. Mais en imaginant une performance d'ensemble homogène qui s'approcherait de celle offerte par les Lyonnais l'année dernière (22,75 points cumulés en terminant 6e de la phase de ligue de Ligue Europa et en étant éliminé par Manchester United en quarts de finale), couplée à une nouvelle saison éclatante du champion d'Europe parisien (37,5 points cumulés grâce à sa victoire en C1), le total des clubs français serait de 174 points, ce qui équivaudrait à 24,857 points d'indice. Soit rien de moins que la meilleure saison française de l'histoire à ce petit jeu.
Le fiasco allemand
Mais puisqu'il s'agit d'une course, l'autre moitié de l'équation est tenue par les Allemands. Et pour imaginer la France occuper la 4e place en juin prochain, il faudrait donc que les clubs d'Outre-Rhin sous-performent massivement cette saison, ce qui n'est pas le plus probable. Il existe pourtant bien quelques signes encourageants en ce mois de septembre: Mayence (C4), Stuttgart (C3) et Fribourg (C3) ont raté leur début de saison en Bundesliga et flirtent tous trois avec la zone des relégables.
Du côté des clubs de Ligue des champions, au delà des locomotives bien portantes que sont le Bayern Munich et le Borussia Dortmund, le Bayer Leverkusen a déjà licencié son coach quelques mois à peine après l'avoir choisi et l'Eintracht Francfort va devoir batailler avec un programme assez indigeste (Barça, Liverpool, Naples, Tottenham, Atlético, sans compter un déplacement sanction du côté de Qarabagh).
En imaginant le Bayern et Dortmund délivrer des saisons similaires à leurs performances de l'an dernier, Leverkusen se faire sortir en barrages après une saison moyenne (comme Monaco la saison dernière) et Francfort échouer dans les grandes largeurs (comme Leipzig l'an passé), ces clubs de Ligue des champions cumuleraient un total de 87 points.
Difficile mais pas impossible
Il faudrait alors y ajouter les points engrangés par les clubs de C3 et de C4, qui ne devraient pas dépasser le nombre de 39. Un score envisageable? Oui, si l'on imagine Mayence reproduire la saison d'Heidenheim l'an passé (12,125 points), Fribourg celle d'Hoffenheim (7 points) et Stuttgart celle de l'AS Roma (17,5 points). Ces résultats, obtenus dans les mêmes compétitions par des clubs de même standing, vaudraient 36,625 points, pour un total allemand de 123,625 points.
Au niveau de l'indice, la saison allemande se terminerait à 17,661 points, soit 7,196 de moins que le total français. Ce qui suffirait à voir la France dépasser l'Allemagne et entrer dans le prestigieux club des pays assurés d'avoir quatre représentants en phase de ligue de Ligue des champions. Un scénario rêvé qui, s'il peut sembler tiré par les cheveux, n'est pas complètement impossible. Ça tombe bien: on raconte qu'impossible n'est pas français...