L’OM n’a même pas fait illusion

Arjen Robben - -
C’est le grand huit, le grand monde. L’OM n’y a plus goûté depuis sa folle aventure de 1993, mais ses supporters écrivent leur colère sur des banderoles, son gardien est en tribunes et son attaquant joue sur une jambe. Un duel à handicap, en somme, pour des Marseillais à la dérive en Ligue 1 (9e). Et à risques, face à l’une des machines à marquer les plus abouties du continent européen. Ce Bayern Munich que Robert Louis-Dreyfus rêvait de copier à Marseille n’a pas eu peur de ce Vélodrome en travaux, de cet OM diminué par l’absence de Steve Mandanda (suspendu) et la gêne musculaire de Loïc Rémy. En s’imposant très logiquement 2-0, Franck Ribéry (copieusement sifflé) et passé à côté de son rendez-vous personnel, et ses partenaires ont mis une grosse option sur les demi-finales.
Le suspense sera minime mardi prochain à l’Allianz Arena de Munich, 19 ans après le sacre marseillais dans le stade olympique. Les supporters qui feront le pèlerinage emmèneront peut-être d’autres banderoles dans leurs bagages. « Deschamps et tes joueurs, cassez-vous » pouvaient lire les joueurs de l’OM et leur entraîneur au moment d’entrer sur la pelouse. Si le Vélodrome a oublié sa grève des encouragements petit à petit, au fil de la première période, le soutien que les supporters ont affiché à Elinton Andrade à l’échauffement n’a pas transformé le gardien numéro 3 en héros du soir. Quatorze mois après son dernier match, son plongeon suspect, très suspect, puis ce ballon qui lui glisse sous les bras, a offert l’ouverture du score à Mario Gomez au pire des moments, juste avant la pause (44e).
Robben plie l’affaire
Au regard de l’équilibre des débats, après plusieurs chaleurs pour l’OM dans le premier quart d’heure, Didier Deschamps pouvait pester contre l’arbitrage, contre cette main de Philipp Lahm au début du contre munichois. Mais il pouvait aussi regretter la maladresse de Loïc Rémy, qui n’avait pas cadré à deux mètres du but de Manuel Neuer à la 7e minute de la rencontre. En pleine possession de ses moyens, c’est peut-être l’intérieur des filets et non l’extérieur qu’il aurait fait trembler après le bel arrêt du gardien allemand sur une tête de Rod Fanni. De quoi avoir des regrets, beaucoup de regrets. Surtout qu’après les 45 premières minutes, l’OM comptait autant de tirs (3) que le Bayern, qui n’en avait cadré qu’un seul, celui du but…
Puis ce Vélodrome, qui n’avait pas réussi à faire le plein, s’est éteint définitivement quand Arjen Robben s’est appuyé sur Thomas Müller dans la surface de réparation. Un une-deux parfaitement exécuté que le Néerlandais convertissait en ouvrant son pied (69e). Dix minutes plus tôt, Elinton Andrade avait détourné du pied une frappe de Mario Gomez, laissant le compteur de l’Allemand à 37 buts en 40 matchs toutes compétitions confondues. Dans la foulée, Loïc Rémy avait surgi devant Jérôme Boateng mais Manuel Neuer avait détourné en corner. C’est ça, le grand monde. Un attaquant aux statistiques infernales, dignes de Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Un gardien impeccable dans les moments chauds. Cet OM-là n’avait pas les armes.