L’UEFA ouvre une enquête sur Girard

René Girard - -
L’entraîneur de Montpellier a encore fait des siennes mercredi, dans les derniers instants de la rencontre de Ligue des Champions face à Schalke. Alors que ses protégés viennent d’arracher une égalisation quasi miraculeuse à la 90e minute, le technicien héraultais sort de ses gonds, voyant l’adversaire poursuivre le jeu alors que Souleymane Camara, touché à une cheville, reste au sol. Pas forcément maître dans l’art de garder ses nerfs, Girard s’en prend alors au banc adverse. Il invective Hubb Stevens, l’entraîneur de Schalke, avant d’être calmé par le quatrième arbitre. En guise de salut, il finit par pointer son majeur en direction de son homologue allemand. Classe.
Dès jeudi, l’UEFA s’est penchée sur son cas afin de savoir si son comportement méritait l’ouverture d’une enquête disciplinaire. L’instance européenne a bien précisé que la décision serait prise en tenant compte non pas des images vidéo mais bien du rapport du délégué, M. Karasev. Le verdict n’a pas tardé à tomber : une enquête est ouverte et la commission de discipline statuera sur son compte le 9 octobre. Le technicien montpelliérain encourt une peine de trois à cinq matches de suspension, qui pourrait être assortie d’une amende.
Sur les traces de Mourinho
Malheureusement pour le MHSC, pas sûr que les propos de René Girard après la rencontre lui offrent la clémence de la commission : « Schalke nous a manqué de respect, avait-il lâché. Ça a commencé avec leur coach, ça a été un peu virulent. Ils ne nous ont pas respectés, et quand on ne respecte pas les gens, on le paie. Leur entraîneur, que je ne connais pas, a trouvé bon de venir m’interpeller alors que je ne lui adressais pas la parole. On sait recevoir nous aussi à Montpellier... »
S’il devait y avoir des suites, Girard rejoindrait au fort peu glorieux palmarès un certain José Mourinho, suspendu cinq matches pour des propos déplacés envers Pep Guardiola et le corps arbitral après la demi-finale Real-Barça de Ligue des champions 2011, ou encore Arsène Wenger, sanctionné de 40 000 € d’amende pour ses critiques de l’arbitrage après le huitième de finale 2012 face au Milan AC. Quitte à entrer dans la cour des grands, autant emprunter une autre porte...
Au moins, la menace de sanction n’a pas l’air de faire sourciller le président montpelliérain, Louis Nicollin : « Il vaut mieux que ce soit lui qu’un joueur. (…) Moi, des doigts, j’en ai fait plus d’un dans ma vie, je n’ai jamais été suspendu ! » Sacré philosophe.