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La renaissance du Napoli

Edinson Cavani

Edinson Cavani - -

Vingt ans après sa dernière campagne en Ligue des champions avec Diego Maradona, Naples va retrouver les 1/8es de finale, ce mardi (20h45) face à Chelsea. Un retour express au premier plan alors que le club évoluait encore en troisième division il y a sept ans.

« Demain soir, San Paolo sera un enfer ! » Walter Mazzarri, entraîneur de Naples, n’a pas fait dans la nuance pour planter le décor qui attend Chelsea, mardi, pour le huitième de finale aller de la Ligue des champions. Et en a profité pour donner le pouls d’une ville qui se redonne en spectacle sur la plus grande scène européenne pour la première fois depuis 20 ans. Jusqu’à la fin de la saison dernière, la Ligue des champions à Naples était inévitablement associée à Diego Maradona. Avec El Pibe de Oro, la ville de Campanie a connu ses heures les plus glorieuses : deux titres de champion d’Italie (1987, 1990), une coupe de l’UEFA (1989), une Coupe d’Italie et deux participations en C1 dont la dernière en date s’est soldée en 1991 par une élimination en huitièmes de finale contre le Spartak Moscou (0-0, 5-4 t.a.b.).

Depuis, le club a navigué en eaux troubles avant de toucher le fond en 2004 suite à une faillite synonyme de descente en Serie C1. Malgré cette rétrogradation administrative, 50 000 spectateurs continueront à suivre leur équipe favorite à chacune de ses prestations en troisième division italienne... Avant de renaître de ses cendres. Cette renaissance, le club la doit à Aurelio De Laurentiis, producteur de cinéma originaire napolitaine, qui a racheté le club pour 30 millions d’euros. En se jurant de retrouver l’élite italienne en cinq ans. Il fera mieux. Sous les ordres d’Edoardo Reja (entraîneur de 2005 à 2009), le Napoli remonte en Serie A en 2007. Trouve d’abord sa place dans le ventre mou de la Serie A, puis en Ligue Europa (élimination en huitièmes de finale l’année dernière) avant de passer à la vitesse supérieure en accrochant une 3e place en championnat qualificative pour la Ligue des champions.

Mazzarri : « Nos fans sont les meilleurs d’Europe »

Avec Edinson Cavani (15 buts en Serie A, 4 en C1 cette saison), Ezequiel Lavezzi ou Marek Hamsik, les Partenopei -surnom donné aux Napolitains- s’émancipent de Maradona dont l’héritage sera toujours présent. Depuis le passage remarqué de l’Argentin entre 1984 et 91, le numéro 10 n’a plus jamais été attribué. « Chaque époque est différente, confiait récemment Mazzarri, arrivé au club en 2009 après une pige de Roberto Donadoni. Maradona représente l'histoire de Naples et nous faisons tout pour le faire comprendre à notre ville. Mais nous sommes fiers d'avoir ramené dans la ville l'enthousiasme et la passion de cette époque. »

La ville bout et s’apprête à exploser comme aux plus belles heures de gloire de son équipe. « Nos fans sont les meilleurs d’Europe », surenchérit Mazzarri. Il pourra d’autant mieux l’observer des tribunes, lui qui a été suspendu pour ce match historique…

Le titre de l'encadré ici

Chelsea sous pression|||

Cinquième de Premier League, Chelsea vit une saison très difficile. Avec 17 points de retard sur Manchester City, leader du championnat, les Blues ne peuvent plus prétendre au titre. Ils devront même se battre jusqu’à la fin de la saison contre Arsenal pour décrocher la 4e place synonyme de qualification pour le tour préliminaire de la Ligue des champions. Dans la tourmente, André Villas-Boas, l’entraîneur portugais recruté à Porto pour 15 M€, a encore connu un week-end mouvementé en Cup. Son équipe a été contrainte au match nul (1-1) face à Birmingham (D2). Un résultat qui a entrainé des chants moqueurs de la part des supporters à son égard.

Même si le vestiaire reste en apparence solidaire de l’entraîneur de 34 ans, ce dernier a reconnu la semaine dernière que le message ne passait pas auprès de certains. Signe d’un malaise ambiant, Didier Drogba aurait, selon certaines rumeurs, pris la parole auprès du groupe à la mi-temps de ce match à la place de Villas-Boas. Pour ce déplacement en Italie, les Blues font même figure d’outsiders alors que les Napolitains, 6es de Serie A, restent sur quatre matches sans défaite.