Le Barça peut perdre

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Samedi soir, la pelouse du Camp Nou a connu un séisme de forte amplitude. Inutile de chercher à le classer sur l’échelle de Richter, ce ne sont pas les murs de l’enceinte catalane qui ont souffert, mais ses occupants. Le Barça, invaincu depuis 22 matches en Liga, a renoué avec les affres de la défaite, ce qui ne lui était plus arrivé depuis un déplacement infructueux à Numancia (1-0) lors de la première journée de championnat !
Le brevet d’invincibilité des Blaugrana avait déjà fortement vacillé le week-end dernier face au Bétis Séville (2-2). Cette fois, face au voisin honni, l’Espanyol, la corde s’est rompue (1-2). Lors du derby de la Catalogne, le Barça a tout connu. La blessure d’Eric Abidal, touché à l’adducteur droit et out pour les huit prochaines semaines (lire nos éditions d’hier). L’expulsion de Seydou Keita, sanctionné pour un tacle pas moins violent et dangereux que les nombreux « attentats » recensés tout au long de la partie de la part, notamment, des protégés de Mauricio Pochettino. La défaillance également de son portier, Victor Valdès, largement coupable sur le deuxième but d’Ivan De la Pena. Bref, dans les grandes lignes, une véritable soirée cauchemar, qui inspirera largement la une d’El Mundo Deportivo : « Incroyable derby »
Guardiola s’emmêle les pinceaux
Mais de tous les incidents qui ont émaillé ce match haché (treize cartons jaunes et un carton rouge), dominé par le Barça et conquis, à la force des tripes, par l’Espanyol, c’est bel et bien l’expulsion de Keita qui revenait dans tous les propos des joueurs du Barça. « C’est injuste. A ce moment du match, nous étions bien supérieurs à l’Espanyol, nous étions tranquilles et l’arbitre a tout changé », confiera Lionel Messi à l’issue du match, taclant bien évidemment M. Delgado Ferreiro, le sifflet de la rencontre. Ce petit grain de sable a donc suffi à enrayer la belle mécanique barcelonaise. Et à mettre également en exergue le coaching très discutable de Pep Guardiola. Le guide des Blaugranas a affiché un manque de cohérence dans ses choix, incitant même Marca à le tancer par un « Et maintenant, Pep, as-tu encore envie de faire le fier ? » Abidal blessé ? Guardiola le remplace par Puyol, mis au repos et préservé pourtant pour le match face à Lyon… alors que l’entrée en jeu de Sylvinho semblait plus logique. Les entrées de Busquets et de Gudjohnsen, respectivement à la place d’Henry et d’Eto’o, ne seront pas mieux perçues par le public catalan. Plus qu’un derby perdu et un régime sec pour son avance de points (sept unités séparent désormais le Real du Barça), le FC Barcelone a surtout perdu le fil de ses idées samedi. Pour mieux le retrouver demain soir ?