Le Camp Nou, l’ensorceleur catalan

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Dans le quartier « Les Corts », le Camp Nou s’incruste parfaitement dans le décor. Mieux, il flirte avec la qualité et la grandeur d’un monument à part entière. Une sorte de grandiose fosse aux lions, dont les convives ne manqueraient pas de galvaniser les gladiateurs. « Je compare le Camp Nou au Colisée de Rome, proclame Gérard, supporter catalan, les yeux brillants. Il est majestueux. Ici, on dit que le Camp Nou est un cimetière pour les adversaires. Quand le public chante, c’est terminé ! ».
Par-delà ses gigantesques murs qui se dressent sur 48 mètres de haut, le Camp Nou transpire jusque dans les rues barcelonaises. Aux abords immédiats, une trentaine de boutiques proposent tous les produits dérivés possibles et imaginables. « J’ai acheté la chaussure de Messi en porte-clés ! Pourquoi ? Parce que c’est le meilleur joueur du monde ! », s’enthousiasme ainsi Sergi, 56 ans. Installé depuis 40 ans sous les remparts de la fortification catalane, Jordi, vendeur d’objets du culte blaugrana, sait toutefois se montrer accueillant. « Il n’y a pas que des Catalans au Camp Nou : bienvenue à tout le monde ! ».
Frissons garantis
Mais une fois dans les gradins de l’arène, difficile pour les supporters autres que ceux du Barça d’exister. D’une seule voix, les 90 000 socios entonnent l’hymne du club sur l’air d’« El Cant del Barça ». Frissons garantis. « Même voir le stade vide est impressionnant, assure un supporter nordiste, de passage en Catalogne. L’ambiance est différente d’en France. Ici, c’est toute une ville qui vibre pour le Barça ». Alors que le PSG s’apprête à défier le Barça dans son antre, Alex Song prédit une expérience éprouvante pour les Parisiens : « Ce n’est pas évident de jouer ici, surtout contre Barcelone. Le terrain est large, plus grand ». Ca promet.
Dès la première foulée sur la pelouse du Camp Nou, le sort est souvent jeté. Impossible d’éviter cette lame de fond venue des tribunes, qui engloutit l’adversité plus qu’elle ne le porte. « Barça ! Barça ! Barça ! ». Tel un cri entêtant, ce leitmotiv va alors rythmer la course des joueurs. Entre les murailles de la forteresse, l’électricité ambiante ensorcelle, elle, jusque dans les cabines des commentateurs. « Golazo ! (‘But énorme’) ; Partidazo ! (‘Partie énorme’) ; Iniestazo ! (‘Iniesta énorme’) ». Bienvenue dans un autre monde.
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