Le PSG et l’exception française

Blaise Matuidi, seul Français du onze de départ face à Kiev - -
A Kiev, il y avait, d’une certaine manière, Blaise Matuidi et les autres. Non pas pour sa prestation, tout à fait honorable au demeurant, mais en raison de… sa nationalité. Le milieu de terrain a ainsi incarné l’exception française, au titre de seul tricolore aligné dans le onze parisien. Une statistique qui interpelle, car c’est là une petite révolution pour un club français. Sylvain Kastendeuch, coprésident de l'Union nationale des footballeurs professionnels, confie d’ailleurs avoir un œil sur le phénomène. « Il est encore trop tôt pour en parler, affirme l’ancien messin. Il ne s'agit que d'un match. Il y avait en plus beaucoup de joueurs français blessés. Après, si cela devient une tendance lourde, il faudra analyser cela pour déterminer s'il s'agit d'un vrai problème ».
Pourtant, lorsqu’on jette un rapide coup d’œil sur nos voisins européens, on s’aperçoit qu’il n’y a pas de quoi en faire une montagne. Lors de la dernière journée de Ligue des champions, Porto alignait un seul Portugais. City, un Anglais. Arsenal et Chelsea, deux chacun. Autrement dit, Barcelone, avec ses huit Espagnols, fait figure d’exception parmi les cadors du Vieux Continent. N’en déplaisent aux nostalgiques qui regrettent la première édition de 1956, où la finale avait vu s’affronter 11 Espagnols du Real et 11 Français de Reims : les temps ont changé.
L’exemple de l’Inter Milan
En clair, Paris n’est pas en train de bafouer son identité, mais tout simplement de se fondre dans le décor. Luis Fernandez, qui connaît bien la maison, confirme : « On a aujourd’hui un club en France capable de s’aligner sur la politique des grands d’Europe. On est capable de rentrer dans la compétition. Le nom, la marque, c’est Paris Saint-Germain. C’est ça son identité. C’est un club français, c’est la capitale… Qu’il y ait à l’intérieur des joueurs étrangers, à partir du moment où le règlement n’est pas bafoué, aucun problème. On a juste là une équipe plus compétitive ! »
Du côté des supporters, les avis sont mitigés. « Ce qui compte, c’est les résultats », clament les uns. « C’est la capitale, il faut au moins quelques joueurs français », tranchent les autres. Pour mémoire, en 2010, l’Inter de Mourinho s’était adjugé le titre, sans le moindre italien sur la pelouse au coup d’envoi, et les Transalpins n’avaient pas boudé leur plaisir. La raison du plus fort, sans doute…
Le titre de l'encadré ici
Le règlement de l’UEFA en la matière|||
Pour participer à la Ligue Europa ou à la Ligue des champions, chaque club doit présenter une liste de 25 joueurs dans laquelle doivent figurer : quatre joueurs formés au club et quatre autres formés sur le territoire. Les joueurs formés localement sont définis par l'UEFA comme des joueurs qui, indépendamment de leur nationalité, ont été formés par leur club ou par un autre club de la même association nationale pendant au moins trois ans, entre l'âge de 15 et 21 ans.