Lens-Séville: comment les supporteurs lensois soutiennent les Andalous après l'interdiction de déplacement polémique

Alors que les supporters du FC Séville ont été interdits de déplacement moins de 48 heures avant leur rencontre à Lens en Ligue des champions (mardi, 18h45 sur RMC Sport 1), toutes les voix qui s’expriment défendent les Espagnols. Et les Nordistes sont leurs premiers avocats.

À quelques heures du match Lens-Lille en Ligue des champions (mardi, 18h45 sur RMC Sport 1), on ne sait toujours pas si les fans sévillans pourront accéder au stade Bollaert et la situation sur leur venue est toujours confuse. Mais une chose est claire à Lens: tout le monde est au soutien des supporteurs andalous, qui ont pris connaissance à la veille du match des arrêtés les empêchant d’accéder à la rencontre.

"C’est ridicule, incompréhensible et c’est inquiétant pour la suite, car on n’est pas capable d’accueillir 300 Sévillans à Lens pour un match de Ligue des champions", soupire le président de l’association Lens United, Norman Noisette.

"Ça se produit en France tous les week-ends, c’est déplorable. Les pays étrangers nous reçoivent dans de très bonnes conditions et on ne peut pas rendre la pareille. Dans l’esprit oui, on fera tout pour accueillir les Sévillans et les faire venir au stade." Un agacement partagé par le principal groupe ultra, les Red Tigers. Dans un communiqué, ces derniers disent même qu’ils sont prêts à laisser des places dans leur tribune pour que les Sévillans les occupent.

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"C’est un budget"

"J’avoue que je ne le ferai pas car la Ligue des champions, peut-être qu’on ne la vit qu’une fois", sourit Aristide. Ce supporteur de Lens attend devant le stade Félix-Bollaert, après être passé au centre d’entraînement de la Gaillette où il a aperçu Facundo Medina. "Ce sont les valeurs du club", dit-il en référence à la réaction des Red Tigers. "Mais ce n’est pas normal, sachant que nous, on a été acceptés là-bas."

À ses côtés un ami, Raphaël, ajoute: "C’est un budget, les gens sont partis depuis peut-être deux, trois ou quatre jours comme on l’avait fait là-bas. Notre section quand elle est partie à Séville, c’était pour une semaine. Ils ont pris un logement, le bus, l’avion… C’est énorme." Et c’est beaucoup d’argent investi. Alors Raphaël aussi souscrit aux discours lensois. "Cette solidarité, c’est normal et logique. On a reçu Arsenal et c’était une belle fête. On a reçu Eindhoven, il y a eu des incidents en ville mais au stade c’était une belle fête, je me dis que c’est dommage pour Séville." Des supporteurs sévillans comptent dans tous les cas se présenter à Lens. "Beaucoup de fans ont déjà voyagé et d’autres sont en route", indique à RMC Sport la Federación de Peñas Sevillistas.

La colère de Franck Haise

Le président du club espagnol, José Castro, a parlé de situation "absurde" et d’"atrocité" pour ses supporteurs. L’entraîneur Diego Alonso qualifie la situation d’" insolite et injuste". Mais celui qui a eu les mots les plus forts est l’entraîneur de Lens, Franck Haise. "Je le regrette, d'autant que les informations ont été tardives. (…) Les fans de Séville ont organisé non pas un déplacement mais un voyage. Ils sont 300 ou 400 et au dernier moment on leur dit non parce qu’il y a certains problèmes… Mais tous les pays en ont un peu." Et d’ajouter: "Qu’on leur dise de rester chez eux, à même pas dix mois de l’organisation des JO... Mais comment on va faire pour les Jeux olympiques si on ne peut pas accueillir 300 Sévillans sur notre sol? Au-delà de la forme tardive, il y a quand même un vrai problème. Qu’il y ait des moyens supplémentaires pour bien encadrer, évidemment mais de cette manière-là ; je ne pense pas que ce soit la bonne solution."

À Lens, tout le monde semble d’accord, même si le club n’a pas officiellement communiqué. En attendant, personne ne sait si le parcage visiteur sera ouvert ce mardi. Les recours déposés par l’Association nationale des supporters, ainsi que son pendant espagnol FASFE, l’association Football Supporters Europe, Accionistas Unidos (supporters de Séville) et le Séville FC seront étudiés à partir de 11h, ce mardi. 

Valentin Jamin avec J.Bo., à Lens