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Les raisons d’une défaite

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Les hommes de Didier Deschamps ont montré trop de lacunes pour venir à bout d’un Milan AC efficace mais sans génie. Malheureusement, aujourd’hui, la qualification est d’ores et déjà compromise.

Un adversaire de très haut niveau
Même diminués et auteurs d’un mauvais début de championnat, les Milanais ont de sérieux atouts à faire valoir. Double passeur décisif et double buteur mardi soir, Clarence Seedorf (33 ans) et Filippo Inzaghi (36 ans) sont venus rappeler qu’ils restaient de grands joueurs. Face à de tels monuments, l’expérimenté Edouard Cissé confirme que l’OM « a encore des choses à apprendre ». Pourtant, forts de leur recrutement et de la confiance accumulée depuis le début de saison, les Marseillais faisaient figure de favoris. Ont-ils commis le pêché d’orgueil ? Jean-Pierre Papin avait tiré la sonnette d’alarme avant la rencontre. « Ce qui m’inquiète, c’est qu’on sous-estime cette équipe de Milan. On l’a dit en fin de cycle et vieillissante, mais quand je suis allé les rencontrer, il y avait encore de bons joueurs. » Sur la pelouse gorgée d’eau du Vélodrome, les Rossoneri ont remis les pendules à l’heure.

Des choix tactiques curieux
« C'était mon choix aujourd'hui. Si je vais le reconduire ? On verra. » Interrogé sur le système tactique adopté par Marseille au Mans (2-1), samedi dernier, Didier Deschamps avait laissé plané le doute sur la reconduction de sont 4-4-2 en losange avec Lucho en soutien des deux attaquants. Finalement, l’ancien champion du monde a réutilisé ce même système, sans doute pour placer l’Argentin dans les meilleures dispositions. Mais Lucho, hors de forme, n’a pas eu l’influence escomptée. Surtout, avec deux attaquants qui se marchent sur les pieds (Niang et Brandao) en première période, « DD » s’est rendu compte que son équipe ne pourrait jamais mettre hors de position la solide défense milanaise. A la pause, l’entraîneur marseillais a révisé ses batteries et replacé Niang sur un côté. Le test a été concluant, mais l’OM a « gaspillé » une mi-temps. Un luxe que l’on ne peut se permettre face à un adversaire aussi redoutable.

Une maladresse consternante
Pendant que l’OM frappait quatorze fois au but pour quatre tirs cadrés seulement, les Italiens trouvaient la cible à trois reprises pour deux buts marqués ! Bien trop maladroits, les Olympiens n’ont pas été en mesure de faire la différence sur leurs temps forts. « Sur le nombre d’occasions, on n’a pas à rougir », souligne ainsi Edouard Cissé. « Ils ont plus d’expérience que nous. Au final, ça fait deux occasions et deux buts », continue Charles Kaboré. Cheyrou, Lucho, Taiwo ont pourtant essayé de frapper de loin. Sans grande réussite. Même son de cloche du côté de corners où avec cinq coups de pied de coin contre trois, Marseille fait mieux que Milan sans plus de résultat. « C’est le réalisme italien », conclut fataliste Didier Deschamps. On peut surtout parler de maladresse olympienne…

Une défense bien trop naïve
« On n’a pas été assez concentrés sur les deux buts et on l’a payé cash », peste Souleymane Diawara. Pourtant, depuis le début de saison, la paire Diawara-Heinze présente de solides garanties. Mardi, les charnière centrale a fait son match. On ne peut pas en dire autant des latéraux. Charles Kaboré, qui n’est pas un défenseur de métier, et surtout Taye Taïwo ont eu du mal à se hisser au niveau. Les deux buts milanais sont d’ailleurs construits de la même manière : un renversement de jeu côté gauche, un centre et Taïwo qui est pris sur les deux buts d’Inzaghi. A croire que Leonardo et ses adjoints avaient pointé, avant le match, le point faible olympien.

La rédaction