Les secrets du miracle chypriote

Si l’APOEL Nicosie est l’invitée surprise des 8es de finale de la Ligue des champions, sa formidable aventure est le fruit de la politique mise en place par Michel Platini à la tête de l’UEFA. Gros plan sur ce club qui rêve de croquer l’OL.

L’APOEL Nicosie vit un rêve éveillé. Premier club chypriote à disputer les 8es de finale de la Ligue des champions, l’adversaire de l’OL, ce mercredi soir, doit son incroyable épopée à une équipe culotée et sans complexe. Voilà pourquoi, malgré la défaite à l’aller (0-1), l’APOEL estime qu’un billet pour les quarts de finale ne relève pas de l’utopie. « Même si ce sera difficile, on a confiance, avance le président Fivos Erotokritou. Face à Lyon, ce sera l’expérience contre l’enthousiasme. »

Mais le miracle chypriote porte un autre nom. Celui de Michel Platini. Si le « petit » est aujourd’hui capable de croquer les « gros », c’est aussi parce que l’actuel président de l’UEFA a favorisé le retour des champions nationaux des petites nations en Ligue des champions. « Notre parcours est possible grâce aux changements opérés par Monsieur Platini, confirme Erotokritou. Désormais, il est possible pour les petits clubs de participer. Et de gagner ! » Des matches de prestige. Mais aussi beaucoup d’argent.

La C1 a déjà rapporté 18M€ !

Car pour l’APOEL Nicosie, la très lucrative Ligue des champions ressemble à un ticket gagnant du loto. « Notre budget qui est déjà important pour Chypre a été multiplié par deux », jubile Erotokritou. Des chiffres ? La C1 a d’ores et déjà rapporté 18M€ alors que le budget du club est de 9,5M€. La formation chypriote, actuellement 3e du championnat, envisage d’utiliser une partie de cette somme inespérée pour renouveler un effectif vieillissant.

Mais avant la saison des transferts, il y a donc ce 8e de finale retour au GSP Stadium. « Ce sera chaud-bouillant, promet l’ancien Gone, Bryan Bergougnoux, arrivé à l’Omonia Nicosie il y a un mois. Ici, il y a une grosse ferveur derrière les bonnes équipes. Le stade n’est pas très grand. Mais l’ambiance ressemble un peu à ce qu’on peut voir en Grèce ou en Turquie. » Les joueurs de Rémi Garde feraient donc bien de se méfier de la folie chypriote. « Toute l’île est derrière nous, soutient Fivos Erotokritou. Car les points gagnés en C1 profiteront au futur champion de Chypre. »
L’OL ne devra pas non plus prendre de haut une formation qui a tout de même battu chez lui le Zenit Saint-Pétersbourg (2-1) et le FC Porto (2-1). Et s’il y avait un secret ? « Non, il n’y en a pas, assure Fivos Erotokritou. Nous avons pour nous l’enthousiasme. On est tranquille. »

AB avec EJ