Ligue des champions: il y a dix ans Chelsea-Barça, la demie du siècle

A un jour près, le FC Barcelone va disputer une nouvelle demi-finale retour de la Ligue des champions, ce mardi à Liverpool (21h, en direct sur RMC Sport), pour un anniversaire un peu spécial. C’était il y a dix ans et un jour donc. Le 6 mai 2009, le FC Barcelone décrochait sa sixième qualification pour une finale de Ligue des champions au terme d’un scénario retentissant qui fait encore parcourir des frissons de joie côté catalan et des torrents de haine et de colère à Chelsea. Lionel Messi était déjà là mais un arbitre norvégien, Tom Henning Ovrebo, lui avait volé la vedette.
Ce soir-là, Chelsea avait dominé et fait l’essentiel en ouvrant le score par Michael Essien d’une frappe somptueuse (9e) après avoir arraché le nul au Camp Nou au match aller (0-0). Tout était écrit pour que les hommes de Guus Hiddink rejoignent Manchester United en finale pour la deuxième année de suite. Mais les choses ne sont pas passées comme prévues. Les Blues avaient eu les occasions pour se mettre à l’abri et sceller leur qualification pour le tour suivant. Mais une succession de décisions invraisemblables de M.Ovredo avait maintenu le Barça dans le match.
Six penalties potentiels non sifflés
Côtés Blues, on avait comptabilisé deux penalties non sifflés pour des fautes sur Didier Drogba, un sur Nicolas Anelka, un autre qui s’était transformé en coup franc et enfin un (peut-être le plus flagrant) pour une grossière main de Gerard Piqué dans la surface. "Le ballon vient sur ma main mais je ne voulais pas le toucher, avait reconnu le défenseur espagnol à l’issue de la rencontre. C’est à l’arbitre de prendre sa décision. Parfois, il se trompe. Moi, je suis juste heureux."
Le hold up d'Iniesta
Il pouvait l’être puisque, dans le temps additionnel, Andrès Iniesta avait libéré les Catalans en expédiant une frappe dans la lucarne gauche de Petr Cech (90e+3), synonyme de qualification pour la finale. La polémique ne s’était pas arrêtée-là pour autant puisqu’une dernière frappe de Ballack, contrée par le coude d’Eto’o dans les instants suivants avait provoqué la furie de l’Allemand qui avait coursé l’arbitre du match pendant plusieurs dizaines de mètres en lui hurlant dessus. Ce dernier n’avait pas moufté et n’avait mis son sifflet à la bouche que pour siffler la fin du match.
Le célèbre "fucking disgrace" de Drogba
La suite fera partie de la légende avec un Didier Drogba hors de lui, apostrophant une caméra pour répéter en boucle "it’s a fucking disgrace" ("c’est une putain de honte"), contraignant plusieurs membres de la sécurité à le contenir. Guus Hiddink avait dénoncé six ou sept mauvaises décisions, en refusant de tomber dans la théorie du complot tout en s’interrogeant grandement sur ces vagues de décisions contraires.
Le FC Barcelone avait remporté la Ligue des champions quelques semaines plus tard. L’arbitre de la rencontre, M.Ovredo, avait lui attendu plusieurs années avant de sortir du silence imposé par l’UEFA. Il avait reconnu quelques erreurs. Retraité depuis 2013, il a repris son activité de psychologue à Oslo et a notamment officié auprès des athlètes norvégiens lors des Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang en 2018.