Lille ne doit pas se rater

Salomon Kalou - -
Méfiance. En novembre 2010, le grand Barça de Guardiola et Messi était venu trainer ses guêtres du côté d’un Parken Stadium animé par 38 000 vikings hurlants. Les Catalans étaient repartis avec un nul (1-1) et l’impression d’un mur scandinave quasi-infranchissable. « Des équipes qui n’ont pas perdu contre Barcelone, je n’en connais pas beaucoup. Ça situe un peu la difficulté de notre tâche. Guardiola avait dit à l’époque qu’il n’avait jamais vu une équipe aussi athlétique », avait ainsi déclaré le coach lillois Rudi Garcia après le tirage au sort.
Privé de 50 % de sa défense titulaire (Debuchy et Basa sur le flanc), le LOSC aborde ce rendez-vous capital pour le club avec une ambition teintée d’une immense prudence. « On n’a qu’un seul objectif, c’est de passer. Mais contrairement à ce que je peux entendre, ce sera une confrontation difficile, rappelle Garcia. Il ne faut pas oublier qu’on n’a que deux matchs de compétition dans les jambes alors que Copenhague en a huit. » Une méfiance que vient appuyer une dernière défaite danoise à domicile datée du 15 décembre dernier. Mais Lille semble disposer des armes qui devraient lui permettre d’aborder sereinement le retour face à 50 000 supporters nordistes le 29 août prochain.
Garcia : « Se concentrer sur l’aspect sportif et rien d’autre »
L’aventure, entamée par le club il y a quelques années, vit aujourd’hui des heures cruciales. Car à Lille, tout a été pensé pour offrir au nouveau Grand Stade une équipe compétitive pour la Ligue des Champions, l’année de son inauguration. Echouer si près du but serait une terrible déception. Si le groupe affiche une apparence sereine, la pression qui pèse sur les épaules des joueurs est énorme. « On se concentre sur l’aspect sportif et rien d’autre, rappelle Garcia. Ça ne servirait à rien d’avoir une réflexion économique. On sait que c’est important pour le club mais nous on a surtout envie de revivre les matchs de poule qu’on a pu vivre la saison dernière. »
Des 40 millions générés par la vente d’Eden Hazard à Chelsea, Lille n’en a réinvesti qu’une vingtaine sur le marché des transferts, attirant notamment Marvin Martin et Salomon Kalou. De quoi conserver un matelas de sécurité en cas de catastrophe industrielle… A l’inverse, un dénouement heureux donnerait la possibilité aux Lillois de réaliser un dernier bon coup dans un mercato somnolent. Que les Dogues se rassurent, Copenhague n’a rien d’une terre inhospitalière pour les clubs français. Buteur ici même en 2008 lors d’une victoire stéphanoise (3-1), Dimitri Payet peut en témoigner. S’il pouvait jouer les récidivistes, Lille ne s’en porterait pas plus mal.