Lille – Valence : Rami leur a manqué

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A Lille, on n’a pas raté une miette du lob fabuleux de 53 mètres inscrit par Adil Rami, en Coupe d’Espagne face à Llagostera (3-1), la semaine dernière. « Je suis surpris qu’il ait trouvé la cadre, mais pas surpris qu’il tente ce geste, s’amuse son grand pote Rio Mavuba. On connait Adil, il est un peu fou. Il devait l’avoir dans un coin de sa tête depuis longtemps. Il devait être un peu jaloux qu’on parle de Mexès avec son ciseau. Il a voulu qu’on parle de lui. » L’anecdote résume le lien qui subsiste entre Rami et son ancien club. Animateur de vestiaire, son départ à Valence a laissé un grand vide dans le vestiaire lillois, unanimement heureux de le retrouver ce soir, alors que Rami, blessé, n’avait pas pu participer au match aller perdu par les Dogues (2-0).
« On connait la qualité de joueur d’Adil et sa qualité d’homme aussi, sa bonne humeur. C’est du passé, mais c’est vrai qu’il faisait partie de ceux qui mettaient l’ambiance dans les vestiaires, se souvient le coach lillois Rudi Garcia. C’est toujours un plaisir de le revoir. » Ce soir, le Grand Stade de Lille recevra un Rami qui a fait son trou en Espagne. Le jeune défenseur de Fréjus, dont les entraineurs doutaient de la réussite au plus haut niveau, a charmé le stade Mestalla, par ses performances et sa personnalité chaleureuse. Et s’il a connu quelques passages à vide, il est devenu un titulaire indiscutable au sein de l’une des grosses écuries de Liga.
Rami : « Lille m’a tout donné »
Le joueur de 26 ans avoue suivre, de loin, le parcours de son ancien club. « Ils sont un peu dans la même galère que nous, glisse Rami. Ça reste une bonne équipe avec de grands joueurs. Je ne m’inquiète pas pour eux. » Son retour, ce gendre idéal à la gueule d’ange l’abordera avec beaucoup d’émotion : « Ça me fait chaud au cœur. Le club, la ville m’ont tout donné. Si je suis ici aujourd’hui, c’est grâce à eux, je n’oublierai jamais ça. »
Dans un élan de sincérité, il avoue même se réjouir de disputer la rencontre délesté de la pression de la qualification. « Même si on essaiera de partir avec les trois points, ça m’enlève une épine du pied », reconnait l’international dans un souffle. Comme si le fait d’avoir à affronter son club de cœur dans un match couperet était une épreuve trop lourde à porter. Affûté et frais mentalement, l’international aux 24 sélections fera le métier sur le terrain pour permettre à son équipe d’arracher au Bayern Munich la première place de ce groupe F. Même si son cœur aura du mal à choisir son camp.