Lyon : la faim, toujours pas les moyens

Jean-Michel Aulas - -
Jean-Michel Aulas l’a encore répété le 21 octobre dernier, comme il le claironne à l’envi depuis maintenant une décennie : « L’objectif est d’aller au bout de l’histoire pour être un grand club et gagner la Ligue des champions. » Des propos tenus juste avant la double fessée infligée par le Real, qui incite davantage à l’humilité qu’aux ambitions démesurées. Aujourd’hui, seule une poignée de clubs sont des candidats réguliers au dernier carré de la C1. L’OL, qui ne l’a atteint qu’une seule fois (2010), n’en fait pas partie.
En 180 minutes, la différence constatée avec le club madrilène est abyssale. Au ras du gazon d’abord : six buts encaissés, zéro inscrit, zéro suspense. Tout juste Lyon peut-il se targuer d’une honnête seconde période à Gerland et rappellera que l’infirmerie était bien remplie (Lisandro, Michel Bastos, Cissokho…). Mais c’est au niveau structurel que l’OL a pris le plus de retard et JMA a peut-être tiqué en entendant son entraîneur, Rémi Garde, préciser à raison que « l’écart entre les deux équipes mais aussi entre les deux clubs est très important. »
Le Grand Stade, clé des ambitions
Sur ce terrain-là, le président lyonnais est toujours prompt à dégainer son Stade des Lumières, à Décines, clé de toutes ses ambitions. Première pierre posée au second semestre 2012, livraison en 2014, l’accord donné pour sa construction fin octobre va lui permettre d’y voir un peu plus clair. Avec « OL Land », c’est tout le système économique du club qui va se métamorphoser : « Si on veut se rapprocher des grands clubs européens, il faut passer par le modèle présenté ces dernières années et qui est en train de se mettre en place », explique Aulas.
En attendant son nouvel outil, Lyon ne règne plus sur son propre royaume mais vise néanmoins une neuvième place consécutive en huitièmes de finale de la C1. Tel est son niveau. Au-delà, comme on l’a vu face à un cador du niveau du Real, Lyon cale, le plus souvent. Une tendance que son président veut inverser : «L’Olympique lyonnais est parti pour un cycle de quatre ans avec l’ambition de gagner la Coupe d’Europe. » Exactement la même promesse qu’il y a déjà dix ans.