Lyon, la peur du vide

La cruelle élimination face au Bayern Munich en demi-finale de Ligue des champions renvoie les Lyonnais à leurs propres limites. Désormais, ils doivent accrocher le podium, synonyme de C1 l’an prochain. Mais en auront-ils la capacité ?

« Je pensais que Lyon serait plus fort que ça. » Ivica Olic résume l’avis général. Auteur d’un triplé ce mardi sur la pelouse de Gerland, le véloce attaquant croate s’est amusé face à l’OL. Comme toute l’équipe du Bayern Munich. Après un match aller indigent à l’Allianz Arena, les Lyonnais n’ont pas su élever leur niveau de jeu. Les bonnes intentions affichées dans la presse se sont envolées dès le coup d’envoi. Battus dans tous les domaines, les Rhodaniens n’ont jamais fait le poids face à la machine bavaroise. L’expulsion sévère de Cris (59e) est d’ailleurs à rangée au rayon des anecdotes, tant Lyon a semblé impuissant dans son jardin. « On a vu une équipe qui n’a rien tenté », note Jean-Michel Larqué, notre consultant.

Une statistique le confirme. Sur l’ensemble des deux matches, les Rhodaniens n’ont réussi que deux tirs cadrés. Une misère à ce niveau de la compétition. Emmenés par le flair tactique de Louis van Gaal, les Munichois n’ont pas eu à forcer leur talent pour se qualifier. Devant l’absence d’opposition, ils n’ont d’ailleurs pas exulté outre-mesure au coup de sifflet final. « Comme si cela avait été un peu trop simple », s’amuse le « Berliner Zeitung ».

Et à ce niveau là, un monde sépare les deux clubs. Là où Lyon découvrait les demi-finales, le Bayern a gagné le droit de disputer la huitième finale de son histoire (le 22 mai à Madrid). En cette fin de saison, les coéquipiers d’Arjen Robben sont toujours en lice pour un triplé (championnat d’Allemagne, Coupe d’Allemagne). Dans le même temps, l’OL va tenter d’accrocher le podium de Ligue 1. Histoire de pouvoir à nouveau tutoyer la Coupe aux grandes oreilles. « C’était une belle aventure et il faut revenir l’année prochaine », glisse l’entraîneur Claude Puel, qui s’apprête à boucler sa deuxième saison sans titre à la tête du club.

Deuxième saison sans titre

Actuellement cinquièmes du championnat, ses hommes vont devoir digérer rapidement leur désillusion continentale. « Il faut essayer de ne plus y penser et se remettre au championnat », souffle Michel Bastos, le milieu brésilien. Muets lors de leurs trois dernières sorties européennes (1-0 et 3-0 contre le Bayern, 1-0 à Bordeaux), les Lyonnais restent sur cinq matches sans victoire, toutes compétitions confondues. Dimanche soir, ils se déplacent à Montpellier, quatrième avec un point d’avance. Avant de recevoir Auxerre (deuxième) trois jours plus tard. Une double confrontation qui s’annonce décisive pour le futur lyonnais.