Lyon règne bien sur l’Europe

Les Lyonnaises - -
Le trône leur plait. Et la couronne de championnes leur va à ravir. Ce jeudi, les filles de l’Olympique Lyonnais ont prouvé qu’elles étaient vraiment à l’aise dans leurs souliers de belles d’Europe. Pour la deuxième année consécutive (pour trois finales d’affilée), les Rhodaniennes se sont adjugées la Ligue des champions. Le challenge promettait pourtant d’être compliqué. Hormis les Suédoises d’Umeå (2003, 2004), aucun club n’avait réussi l’exploit de conserver son titre en C1. Lyon a bien tremblé. Un peu.
Quatrième et non qualifié pour la prochaine Ligue des champions, privé du titre de champion d’Allemagne et vaincu en Coupe nationale, Francfort était bien décidé à ne pas finir sa saison fanny. Pour preuve, ce véritable siège, durant les cinq premières minutes de la partie, devant le but de Sarah Bouhaddi. Mais passés ces instants de frayeur, matérialisés par un coup franc difficilement écarté par la gardienne lyonnaise et un corner direct, Lyon a déroulé.
Techniquement supérieure, largement dominatrice dans le jeu, la bande à Patrice Lair a vite pris les choses en main, bien aidée par la vista de Louisa Necib et l’œil de Shirley Cruz. C’est cette dernière, justement, qui a tout débloqué. D’abord en provoquant une faute de Behringer dans la surface (15e) et en permettant à Eugénie Le Sommer d’ouvrir le score sur penalty. Puis en jouant long sur Lotta Schelin, obligeant Désirée Schumann à une sortie hasardeuse en dehors de sa surface… et permettant à Abily, des 25 mètres, de sceller le sort de cette partie (28e).
Sous les yeux de Platini et 50 000 spectateurs
Sceller oui, car Lyon ne cèdera jamais. La meilleure défense de la compétition (un but encaissé) peut compter sur la justesse de Wendie Renard – auteur d’une tête sur le poteau (25e)- et la sûreté de Sarah Bouhaddi, bien à propos pour écœurer de près Behringer (45e) pour gérer une rencontre que les Lyonnaises, avec un peu plus de lucidité, auraient pu tuer largement. Mais ni Schelin (52e, 54e, 82e), ni Le Sommer (58e) et encore moins Abily (71e) ne trouvent la mire. Et quand le geste est quasi-parfait, c’est Schumann qui dévie une tentative d’Abily sur le poteau (81e). Qu’à cela ne tienne. L’essentiel est fait.
Devant 50 212 spectateurs – record d’affluence pour un match de clubs de football féminin – les protégées de Patrice Lair peuvent laisser éclater leur joie, sous les yeux ravis de Michel Platini. Pour la deuxième année consécutive, l’Europe est à leurs pieds. Et si les belles Lyonnaises remportent ce dimanche leur match en retard contre le PSG, elles pourront continuer à rêver d’un triplé retentissant (Coupe de France, Ligue des champions, Championnat). De quoi combler Jean-Michel Aulas. Et montrer l’exemple à leurs homologues masculins.