Makelele: "Le PSG peut gagner la Ligue des champions cette année"

Claude Makelele - AFP
Claude, comment voyez-vous cette double confrontation entre le PSG et le Real Madrid ?
Je pense que c’est équilibré. L’avantage de Paris c’est que, depuis trois ou quatre ans, ils n’ont pas changé beaucoup de joueurs, ils ont une pratique de jeu qu’ils ont améliorée au fur et à mesure. C’est huilé. Ils ont un petit avantage. Le problème avec le Real Madrid, c’est que c’est une institution, donc ce genre de matches ils ont l’habitude. Ça fait 50 ans qu’ils en jouent. Même s’il leur manque des joueurs, ils seront présents sur le terrain. Mais je vois un avantage pour Paris.
Le PSG est-il capable de gagner la Ligue des champions cette saison ?
Depuis trois ans, ils sont capables de la gagner. En Ligue des champions, il faut jouer chaque année ce genre de matchs, arriver en quart de finale et petit à petit je pense qu’ils vont atteindre les demies. Cette année, ils sont capables d’aller très, très loin, même de la gagner.
Le PSG ne pense-t-il pas plus à la Ligue des champions qu’au championnat ?
Non, je ne pense pas qu’il faille négliger le championnat, qui est une compétition importante. La priorité du club est de gagner des titres et il ne faut jamais négliger un titre de champion car c’est très important. Je pense qu’ils ont un effectif assez complet pour le championnat et la Ligue des champions. L’équipe peut tourner, il n’y a jamais de différence par rapport à ceux qui sortent ou entrent. Je suis très content par exemple qu’un joueur comme Matuidi ait sa place, c’est encourageant pour l’équipe de France aussi.
« Je reviendrai plus fort »
Laurent Blanc, dont vous avez été l’adjoint, a-t-il les épaules pour mener à bien les objectifs du club ?
Quand vous avez des joueurs de cette catégorie, l’entraîneur a juste besoin d’envoyer un message fort, c’est tout. Les joueurs font l’entraîneur. Ce sont des compétiteurs, il n’y a pas besoin de leur dire qu’il faut gagner, aller en demie ou en finale. Ils ont envie d’y aller donc ils mettront les moyens, leurs qualités, leur mentalité de gagneur pour y aller. Avec des joueurs de ce niveau, l’entraîneur n’a pas besoin de dire grand-chose. A ce niveau-là, si on n’arrive pas à se surpasser… Jouer la Ligue des champions n’est pas donné à tout le monde.
Laurent Blanc vous a-t-il demandé de réintégrer son staff après votre départ de Bastia ?
J’ai le temps. J’ai eu une bonne expérience qui m’a permis de visualiser mon avenir, de voir certaines erreurs et les bonnes choses que j’ai faites. Ça m’a permis de cadrer certaines choses. Mon avenir est devant moi. Le plus important est de finaliser toutes les choses que je suis en train de faire actuellement et je reviendrai plus fort.
« J’ai eu beaucoup de propositions »
Vous souhaitez en tout cas occuper un poste d’entraîneur numéro un ?
Dans ce métier, on n’est jamais numéro deux. Il y a beaucoup de situations où on prend de l’expérience, sur et en dehors du terrain. Je prépare mes projets d’avenir et j’espère trouver un vrai projet, qui va vraiment m’intéresser à long terme. Pas à court terme ou pour prendre des clubs en situation délicate. Je veux vraiment un projet dès le départ, avec des ambitions personnelles et du club.
Seriez-vous prêt à prendre un club de Ligue 2 en vue de le faire remonter ?
Ça peut être possible. Il y a beaucoup de situations, donc ça va être à moi de réfléchir à la carrière que je vais faire. Parfois, il faut commencer très bas et remonter. Ce sont des projets qui peuvent m’intéresser, mais à long terme. J’ai eu beaucoup de propositions mais c’étaient des projets à court terme, donc ça ne m’intéressait pas. J’ai quelque chose en moi que je peux transmettre.
Avez-vous constaté une évolution des mentalités chez les joueurs ?
Je pense que dans ce métier il faut être sincère avec les joueurs, leur dire les choses. Quitte à aller au clash. Même si ça ne paye pas sur le moment, à long terme ils diront merci. C’est notre métier de donner. Même si on reçoit beaucoup de critiques, il faut donner parce qu’un joueur ne peut pas progresser en trois ou quatre mois. Il faut du temps. Si un joueur suit les bons conseils d’un entraîneur, il peut progresser à tout moment.