Marseille et Bordeaux glacés d’entrée

Le défenseur bordelais aura eu beau placer ses troupes sur le pré, Chelsea était plus fort - -
Que ce soit dans le Sud de la France ou… dans le Sud de l’Angleterre, les clubs tricolores engagés mardi en Ligue des Champions ont pris une belle leçon de football. Tandis que les Girondins de Laurent Blanc volaient en éclats sur la pelouse de Stamford Bridge, Marseille payait une fois de plus et au prix fort ses nombreux errements défensifs. Si les Phocéens mercredi matin ne se lèveront pas, contrairement à leurs homologues girondins, avec la gueule de bois mais plutôt avec des regrets plein la tête, le constat, bordelais comme marseillais d’ailleurs, est le même : pour espérer franchir le seuil de la phase de poules, ces deux clubs français vont devoir s’activer… d’une façon ou d’une autre.
Chelsea trop puissant pour Bordeaux
Les hommes de Laurent Blanc n’auront existé qu’un quart d’heure. Fébrile défensivement en championnat et moins fringant que la saison passée, ce Bordeaux-là avait tout intérêt à hisser son niveau de jeu pour accrocher un hypothétique point, comme le réclamait à corps et à cri son buteur marocain Marouane Chamakh, face aux Blues. Il n’en a rien été et c’est sur le score sans appel de 4-0 que les vice-champions de France 2008 vont retrouver le Haillan dans quelques heures et le championnat de Ligue 1. Ambitieux pour ses débuts, Laurent Blanc aura vite compris que la puissance financière de Chelsea, ajoutée au savoir-faire de Luiz Felipe Scolari aux manettes londoniennes était une réalité bien trop solide pour être gênés par ces hommes. Encore plus si ces derniers, incapables de prendre à défaut le repli défensif adverse et inefficaces dans la bonne utilisation du cuir (trop de longs ballons pour Chamakh, manque de rapidité dans le jeu au pied, manque de disponibilité), ont facilité le travail adverse. Lampard (13e), Cole (30e), Malouda (81e) et Anelka (90e) se sont chargés de l’imprimer en lettres d’or sur le tableau d’affichage de Stamford Bridge. Voici une gifle qui devrait laisser des traces.
Marseille n’était pas loin
Tandis que Bordeaux prenait un bain anglais bien bouillant et ce, même avec les entrées en jeu en seconde période de Cavenaghi, d’Obertan (65e) et de Ducasse (4e), Marseille était dominé par une autre forme de puissance. Moins onéreuse. Plus physique. Tout comme lors du match retour l’an passé entre les deux formations, l’OM s’est laissé piéger par ses atermoiements défensifs, moins nombreux qu’à l’accoutumée certes, mais suffisants pour donner un avantage conséquent aux Reds (penalty concédé par Zubar sur le deuxième but de Liverpool). Pis, les Olympiens ont souvent peiné face à la densité athlétique des hommes de Rafael Benitez. Mais, motif de satisfaction pour Eric Gerets, ses hommes ont moins subi que ce que l’on aurait pu prévoir après le doublé de Gerrard. Mieux, ces derniers ont fait douter des Reds menés au score en début de rencontre. Avec un brin de réalisme en plus - Ziani voire Niang par deux fois (89e, 90e+3) - l’OM aurait pu accrocher le point d’un match nul qui lui a souvent tendu les bras. Et heureusement que Mandanda veillait au grain (arrêt décisif devant Babel, 76e)… De quoi nourrir des regrets, emmagasiner malgré tout de la confiance et tirer des leçons pour la suite de la compétition.