Mourinho, retour sous tension

Le coach portugais va retouver Chelsea à l'occasion du huitième de finale aller de la Ligue des champions. - -
Il avait déjà tout imaginé. Ses retrouvailles avec Chelsea, le club qu’il a dirigé trois ans durant (2004-07) et qui a confirmé aux yeux du monde ses qualités de technicien, devaient forcément être les siennes. D’ailleurs, Jose Mourinho n’avait pas attendu pour faire monter la pression. « Je suis allé les voir, confiait-il récemment. Les systèmes de jeu sont ceux que j’appliquais. En ce qui concerne l’équipe, hormis Ivanovic et Anelka, ce ne sont que des garçons que j’ai fait venir. La seule différence avec le Chelsea que j’ai connu et celui d’aujourd’hui, c’est que je ne suis plus là… » Du pur Mourinho. Comme à son habitude, le technicien à la chevelure poivre et sel s’est adjugé le premier rôle. Un peu comme lors de son époque londonienne, lorsqu’il s’était lui-même surnommé le « Special One ». Mais le scénario du film a changé depuis. Son acteur principal est devenu moins « spécial » en Italie, où on ne le considère pas, loin s’en faut, comme un messie. Et ça l’exaspère.
Tacles à répétition
C’est un fait. Depuis plusieurs mois, Jose Mourinho a les nerfs fragiles. Ses rapports avec la presse italienne ? De plus en plus tendus, à l’image de ces insultes proférées en décembre dernier à un journaliste coupable d’avoir approché le bus de l’Inter. Ses relations avec le corps arbitral ? Pas meilleures. Samedi dernier, le technicien a copieusement arrosé d’injures les officiels à la mi-temps du match contre la Sampdoria (0-0). Et signifié, à coup de gestes déplacés, son exaspération au public. Verdict ? Trois matches de suspension. Et quelques lézardes dans son indéfectible foi en sa personne.
« Je serais vraiment triste si mes anciens joueurs éprouvaient du plaisir à me battre, ose-t-il dans les colonnes du journal anglais The Sun. Maintenant, nous sommes des professionnels. Je veux gagner. Eux aussi. » L’idée d’échouer une fois de plus en Ligue des champions, le seul objectif qui l’intéresse encore sur le banc de l’Inter, préoccupe Mourinho. Face aux Blues de Didier Drogba, il pourrait même devoir composer sans son extraordinaire gardien brésilien Julio Cesar, blessé dans un accident de voiture. Un dernier petit tacle pour la route à ses anciennes couleurs ? « La Premier League est un championnat difficile où chaque match est une lutte. Mais quand une équipe est supposée être aussi forte, elle ne doit pas perdre autant de points dans la saison. » Même vacillant, Mourinho ne dépose pas les armes...