Mourinho-Van Gaal, quand l'élève défie le maître

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Lorsque José Mourinho et Louis van Gaal se serreront la main, samedi soir, avant le coup d’envoi de la finale de la Ligue des Champions, il y aura plus qu’une simple marque de respect entre les deux hommes. Certes, le Portugais est arrogant, vaniteux, jamais avare de bons mots pour les médias là où le Néerlandais paraît tout de suite plus froid et peu communicant. Mais ces deux-là ont bien plus en commun.
Retour en arrières, aux années 90 précisément. Alors entraîneur du FC Barcelone, Louis van Gaal a pour adjoint un certain… José Mourinho. « Grâce à lui, j'ai pu diriger des rencontres amicales et des matches de Coupe de Catalogne, se souvient le guide de l’Inter Milan. Il m'a donné des responsabilités. C'était important pour mon développement. » Un développement que ne reconnaît pas, aujourd’hui, le technicien batave. « Je suis très surpris de son évolution, avance le coach néerlandais. Avant, José était quelqu'un de modeste. »
Mourinho : « van Gaal a été très important dans ma jeunesse »
Pourtant, cette confiance en soi inébranlable qui anime l’ancien entraîneur de Chelsea depuis des années, c’est de van Gaal que ce dernier la tient. « Louis est un homme avec beaucoup de confiance en lui et cela a été très important dans ma jeunesse. Lorsque je lui ai parlé de mon envie d'aller au Portugal pour être adjoint à Benfica, il m'a dit : "Non, tu n'y vas pas. Tu y vas pour être entraîneur, pas adjoint. Dis à Benfica que s'ils veulent un entraîneur, tu y vas, s'ils veulent un adjoint, tu restes. »
Homme de poigne, van Gaal a su transmettre son caractère inflexible à Mourinho. Les divas ? Les stars ? Le Portugais, comme son homologue batave, ne connaissent pas. Le premier a su convaincre un Samuel Eto’o réputé pour son ego de jouer arrière gauche en demi-finale de Ligue des Champions. Après des débuts difficiles, le second a su se faire entendre et comprendre du vestiaire du Bayern et notamment du Français Franck Ribéry. Les deux hommes partagent le même type de relationnel avec leur groupe et arrivent à optimiser au maximum les qualités de leurs joueurs. Samedi, élève et maître se retrouveront face à face, chacun avec son plan tactique pour déstabiliser l’autre. « José entraîne pour gagner, prévient van Gaal. Moi, j'entraîne pour bien jouer et gagner.» Un indice en vue du match ? Ou un simple tacle à son ancien élève ? Réponse samedi soir.