Pourquoi les Anglais détestent Chelsea

José Mourinho - -
En juin dernier, un sondage décernait à Chelsea le titre de club le plus détesté d’Angleterre. Sans détours, les supporters anglais exprimaient leur répulsion à l’égard des Blues. Explication d’un tel « plébiscite » en trois actes.
Stamford Bridge, ancien sanctuaire de hooligans
Chelsea s’est entiché d’une mauvaise réputation au début des années 1970. A l’époque, Stamford Bridge était considéré comme malfamé les jours de match. A domicile, comme à l’extérieur d’ailleurs, les « firms » de hooligans ont affublé Chelsea de l’image d’un club violent. Les « headhunters » (chasseurs de tête) manifestaient ainsi leur soutien aux Blues à leur manière. Tant par la violence que par des chants racistes. Depuis la fin des années 1990, les multiples interdictions de stade et l’augmentation des prix ont rendu Stamford Bridge plus sûr… et beaucoup plus silencieux.
Un club de parvenus
Fondé en 1905, Chelsea, jusqu’à l’arrivée des milliards de Roman Abramovitch, s’inscrit dans les annales plus régulièrement via ses supporters que par son palmarès. En 2003, Chelsea compte un sacre national, contre 12 pour Arsenal, 15 en faveur de Manchester United et 18 à Liverpool. A son arrivée, l’oligarque russe injecte 172 millions de dollars pour recruter des stars internationales. Makelele, Mutu, Veron, Crespo ou Duff vont garnir l’effectif des Blues. Un Français, un Irlandais, un Roumain et deux Argentins. La propension de l’homme d’affaires à dilapider ses roubles et à internationaliser l’effectif n’est pas pour enthousiasmer les fans anglais. Le 26 décembre 1999, Chelsea est ainsi le premier club anglais à aligner onze joueurs étrangers.
Mourinho, l'emblème idéal
A l’été 2004, Roman Abramovitch apporte la touche finale à son œuvre. Pour s’assurer le mépris de l’ensemble du football anglais, il s’offre les services de José Mourinho. Arrivé en provenance de Porto, avec une Ligue des champions sous le coude, le technicien portugais, de par son arrogance et ses sorties tonitruantes, va parfaitement incarner Chelsea. « Il s’est lui-même qualifié de ‘’Special One’’. Il avait tout gagné à Porto, c’était une façon de poser une réputation. Cela a fait un tonnerre dans la presse anglaise, explique Christophe Lollichon, coach des gardiens de Chelsea. Il y a une fascination autour de lui, à cause de ses résultats et de toute la médiatisation faite autour de lui. Qu’on l’aime ou pas, ce qu’il fait est remarquable. Il est très habile en matière de communication ». Yann Tear, journaliste londonien, confirme le propos : « Les supporters de Chelsea ont toujours adoré Mourinho. Chelsea ne gagnait rien, il est venu et a tout changé. Il aime bien cette mentalité ‘’nous contre le monde entier ’’». Un parfait VRP.
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