PSG-Zagreb : 122 supporters croates interpellés

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Malgré l’arrêté pris par Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur, interdisant la venue des supporters du Dinamo Zagreb pour le match face au PSG ce soir (20h45), des bagarres ont eu lieu lundi soir dans le quartier de Bastille, à Paris. Selon nos informations, la bagarre entre fans des deux équipes a commencé vers 22h15-22h30. La plupart des Parisiens qui ont participé à la rixe ont un profil assez jeune, environ une vingtaine d'années, et sont issus de la tribune Auteuil (notamment la K-Soce Team) mais également de la tribune Boulogne.
Les jeunes d'Auteuil s'étaient rassemblés près de Bastille. Les Croates, qui seraient arrivés depuis d'autres pays que la Croatie pour contourner l'arrêté du ministre de l'Intérieur, se sont donc rendus dans ce quartier. Ils font partie des « BBB » (Bad Blue Boys), un groupe de supporters ultra-violent et nationaliste, régulièrement dans le viseur des instances et des autorités.
Informés, des anciens membres de la tribune « Boulogne » sont arrivés et la bagarre a éclaté. Quelques casseurs se sont également ajoutés aux échauffourées. Après la rixe, les Parisiens sont repartis chacun de leur côté. Même s'ils ne se sont pas battus entre eux, cet affrontement avec les Croates n'a en rien apaisé la relation entre « Boulogne » et « Auteuil ».
Des fumigènes, des couteaux et des matraques
Jointe par RMC, une riveraine présente au moment des affrontements raconte la scène de guérilla : « Je suis rentrée chez moi vers 22h30 et j’ai entendu du bruit. J’ai regardé par la fenêtre, et j’ai vu un groupe de personnes dans la rue qui lançaient des fumigènes. Ils tenaient des bâtons, ils criaient et couraient partout. Je crois qu’ils ont cassé des choses. Je n’ai pas bien vu. Ils n’avaient pas le visage couvert mais puisqu’il faisait noir, je ne les distinguais pas très bien. Ça a été très rapide, moins de 10 minutes peut-être. Ensuite, ils se sont dispersés avec l’arrivée de la police. »
Dans la foulée des heurts, les policiers ont dans un premier temps appréhendé 19 Croates et 6 Parisiens, dont la plupart sont interdits de stade. Tous ont été placés en garde à vue pour participation à un attroupement armé et violences volontaires aggravées. Des fumigènes, des couteaux et des matraques télescopiques ont été retrouvés sur place.
Une opération de police menée dans la matinée
Les recherches des forces de l’ordre pour retrouver les fauteurs de troubles se sont poursuivies ce mardi matin. Une grosse opération a été menée pour trouver les autres belligérants. En début de journée, 99 Croates soupçonnés d'être impliqués dans la bagarre ont été arrêtés, la grande majorité dans leur hôtel, et transférés dans les commissariats du 11e et du 18e arrondissement de Paris. Quatre autres fans de Zagreb, qui avaient tenté de se procurer des billets pour le match quelques heures plus tôt au Parc des Princes, ont également été appréhendés, portant le nombre total de Croates interpellés à 122.
« Ce matin, les policiers sont arrivés vers 10h30-11h. Les supporters croates ont été fouillés et emmenés par la police. J'avais peur qu'après le match ils reviennent dans le bar pour tout casser. J'ai eu peur », confie Jo, patron du bar le Saint-Sébastien, situé proche de l'hôtel où ont eu lieu les interpellations.
Si plus de 1000 policiers étaient déployés autour de l’enceinte de la porte d’Auteuil et dans les transports en commun, en plus de 800 stadiers et d'un escadron croate arrivé lundi dans la capitale, aucun incident n'a été à signaler. Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls n'a pas assisté à la rencontre. Les CRS sont partis peu après le coup de sifflet final d'une rencontre finalement bien calme.
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Bertand Delanoë condamne les violences|||
Bertrand Delanoë, le maire de Paris, a réagi aux affrontements qui ont opposé des fans du PSG à des supporters du Dinamo Zagreb lundi soir dans le quartier de Bastille, à la veille du match entre les deux équipes en Ligue des champions. « Je condamne avec la plus grande fermeté les graves troubles à l’ordre public survenus dans le 11e arrondissement, a-t-il écrit dans un communiqué. Je tiens à saluer la réaction rapide des forces de police qui a permis de mettre fin à ces scènes inacceptables. Je souhaite qu’elle soit suivie d’un travail d’investigation sans concession pour sanctionner fermement tous les auteurs et complices de ces débordements (…) Je demande à ce que tout soit mis en œuvre pour garantir le bon déroulement de la rencontre sportive de ce soir (20h45) afin que les vrais supporters puissent manifester leur soutien à leur club dans le respect des authentiques valeurs sportives que sont le partage, la fraternité et la tolérance ».