Puel est-il déstabilisé ?

A Benfica où l’OL s’est incliné en Ligue des champions (4-3), l’entraîneur lyonnais s’est pris les pieds dans le tapis. Et si l’ancien Lillois payait les longues semaines de turbulence et d’incertitude vécues par son club ?

« J’aimerais comprendre pourquoi Claude Puel a mis en place cette organisation. Ça vient de quoi ? Des déclarations du président Aulas ? En tout cas, si mettre cinq joueurs offensifs pour gagner à Benfica était son idée, elle était vraiment mauvaise. Si Lyon avait joué contre le Benfica de l’an passé, il en aurait pris douze ! »

Après la défaite de l’OL au stade de la Luz (4-3) en Ligue des champions, Rolland Courbis n’a toujours pas compris le schéma tactique préconisé par l’entraîneur lyonnais. Aligner cinq joueurs à vocation offensive (Gourcuff, Pjanic, Pied, Bastos, Briand), laisser au seul Gonalons le soin de récupérer des ballons et décaler Lovren arrière gauche se sera en tout cas soldé par un cuisant échec.

Claude Puel, d’ordinaire si rigoureux, a-t-il perdu ses repères depuis le recadrage du président Aulas ? L’increvable technicien a-t-il montré ses premiers signes de faiblesse ? Une chose est sûre, l’OL a vécu l’une des pires entames de match de son histoire européenne. Les Lyonnais ont surtout raté l’occasion de se qualifier d’ores et déjà pour les 8es de finale de la Ligue des champions alors qu’un simple nul aurait suffi.

Faute tactique

« C’est décevant d’entamer un match de cette façon, reconnaît Yoann Gourcuff. On était venus pour s’amuser et prendre du plaisir. Mais ça n’a pas été du tout le cas. On n’a rien proposé. Dès qu’on avait le ballon, on balançait devant. On n’a pas produit de jeu. Au final, on s’en tire bien avec ce résultat. »

Lyon n’avait plus laissé une telle impression de fébrilité sur la scène européenne depuis la claque reçue au Camp Nou face à Barcelone (5-2) en mars 2009. Dans les couloirs du stade de la Luz, Claude Puel a évoqué « un match à deux vitesses ». Le technicien rhodanien, conscient d’avoir évité la catastrophe de justesse, préférait retenir la réaction de ses joueurs, revenus à 4-3 après avoir été menés 4-0. Mais ce sursaut d’orgueil ne masque pas les carences affichées par les joueurs en début de partie et surtout l’incroyable faute tactique de l’entraîneur lyonnais.