Ranieri : « Marseille peut nous inquiéter »

Invité exceptionnel de Luis Attaque ce mardi, Claudio Ranieri, l’entraîneur de l’Inter Milan, avoue craindre Marseille que son équipe affronte, mercredi, en huitième de finale aller de la Ligue des champions (20h45).

Claudio, comment vivez-vous la situation actuelle de l’Inter Milan en difficulté en championnat ?

C’est une période difficile. L’équipe a très mal commencé le championnat et je suis arrivé pour remplacer Gasparini. Nous avons eu une bonne période avec sept victoires consécutives. Nous sommes de nouveau en difficulté. Mais contre Marseille, c’est un match de Champions League. L’Inter est une grande équipe qui peut toujours se retrouver dans une compétition comme ça.

Quelles sont les raisons de ces difficultés ?

On a des difficultés mais c’est très étrange. En ce moment à chaque match, on encaisse un but dès le premier tir de l’adversaire. Notre gardien n’a pas d’arrêt à faire. On doit réagir et nous en sommes tout à fait capables.

Beaucoup d’observateurs pointent du doigt votre effectif trop vieux. Qu’en pensez-vous ?

C’est une équipe expérimentée plutôt que vieille. L’Inter a vécu un cycle gagnant de sept ans en étant championne du monde des clubs et championne d’Europe. Maintenant, il faut rénover cette équipe. Le président Moratti veut reconstruire une équipe et je pense qu’on va y parvenir.

Les critiques de la presse sont fortes en ce moment. Craignez-vous pour votre avenir ?

Je suis entraîneur et je sais que quand quelque chose ne va pas, c’est toujours l’entraîneur qui saute en premier. Il y a des critiques, certaines justifiées et d’autres moins. J’essaie de travailler pour que tout redevienne normal.

Quel regard portez-vous sur Marseille, votre adversaire ?

J’en pense du bien parce que Didier a construit une belle équipe. Si je ne me trompe pas, Marseille n’a plus perdu depuis le 23 novembre en enchainant pas mal de victoires. Il y a de bons joueurs qui pratiquent un bon football. On sait ce qui nous attend. Marseille peut nous inquiéter.

Quels joueurs de Marseille craignez-vous particulièrement sachant que Loïc Rémy ne joue pas ?

C’est vrai que Rémy est un très bon joueur. Marseille est une équipe qui pose le ballon avec de très bons techniciens. Je ne citerai pas de joueurs en particulier, mais j’adresse mes félicitations à Didier parce qu’il a construit une très belle équipe.

« Pourquoi pas entraîner en France un jour ? »

Disposez-vous d’une équipe au complet ?

Alvarez est blessé et Milito est grippé. Il est un peu faible et encore incertain.

Vous allez retrouver Didier Deschamps qui vous avait éliminé en demi-finale de la Ligue des champions en 2004 avec Monaco…

Je m’en rappelle et ce ne sont pas de très bons souvenirs. Mais je retrouve toujours Didier Deschamps avec le plus grand plaisir.

Alors que l’Inter est distancée en championnat (7e à 14 points du Milan AC, leader), ce match se jouera sous pression, non ?

C’est bien pour nous de jouer ce genre de matches. On a des joueurs expérimentés. Ce huitième de finale sera différent des autres matches de championnat. Nos joueurs savent que ça a une importance particulière de jouer en Ligue des champions.

Vous avez entrainé en Italie, en Espagne et en Angleterre. Seriez-vous prêt à entraîner en France comme Carlo Ancelotti ?

Il y a de très bons joueurs et de très bonnes équipes en France. Je le sais puisque mon adjoint, Christian Damiano, est français. Il a travaillé avec Jean Tigana et Gérard Houiller. Il ne faut jamais dire jamais. Alors pourquoi pas entraîner en France un jour ?

En voulez-vous à Leonardo et Carlo Ancelotti d’avoir recruté Thiago Motta au PSG ?

Je ne pouvais pas refuser ce qu’avait demandé Thiago Motta, c’est-à-dire quitter l’Inter pour vivre une nouvelle aventure avec le PSG. J’étais très déçu parce qu’il avait fait une excellente saison. Il avait été très bon avec nous. On voulait le garder mais ça n’a pas été possible parce qu’il voulait vivre cette aventure.

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Benoît Cauet : « L’Inter sait se préparer pour ce genre de match »|||

Après cinq brillantes saisons chez les Nerazzurri (1997 à 2001), l’ancien milieu défensif est aujourd’hui en charge des jeunes (14-15 ans) à l’Inter. Benoît Cauet, également ancien Marseillais, ne fait pas dans le sentimentalisme : « L’OM a repris confiance, on devra faire deux grands matches pour se qualifier. Comme tous les matches importants, il faudra avoir la préparation, la mentalité juste », estime-t-il. Une spécialité italienne, même si l’Inter traverse aujourd’hui une période de fortes turbulences, avec cinq défaites lors des six derniers matches. «On parle de crise, de renouvellement du groupe, de changer l’entraîneur, les cadres techniques… Moi, je sais que le groupe est fort, qu’il sait se préparer pour ce genre de match. »  Il profitera de la double confrontation pour croiser Didier Deschamps, qu’il connait depuis ses 15 ans. « C’est un battant, un meneur. Il ne laisse rien au hasard. Il diffuse sa mentalité, sa détermination. Si l’OM a gagné des titres, elle le doit d’abord à  lui. »