Revenir au sommet

On attendait le FC Barcelone, Manchester United ou Chelsea, ce sont finalement l’Inter Milan et le Bayern Munich qui se retrouvent samedi soir à Santiago-Bernabeu pour une finale inédite.

Samedi soir, Santiago-Bernabeu va gronder aux chants de supporters de deux clubs qu’on avait vite fait d’oublier, de ranger derrière les grosses écuries anglaises et espagnoles riches à millions. Quand l’Inter Milan marchait sur l’Europe dans les années 60 avec deux victoires en Coupe d’Europe des clubs champions (1964 et 1965), son chef s’appelait Helenio Herrera. Tranquille dans son survêtement éponge bleu, il avait révolutionné le jeu avec le terrible catenaccio. Son lointain successeur sur le banc nerazzurro s’appelle Jose Mourinho, et il préfère les costumes italiens au bon vieux survêtement.

Pour en arriver là, les Milanais ont écarté le FC Barcelone de Lionel Messi (3-2) que tout le monde voyait soulever le trophée pour la deuxième année consécutive. Dominatrice depuis cinq saisons en Italie, l’Inter ne brille plus ces dernières années en Europe. Cette Ligue des champions parachèverait un triplé grand luxe Coupe – Championnat – Coupe d’Europe. Mourinho a déjà gagné cette compétition en 2004 à la tête du FC Porto (contre Monaco) et cette partie constituera certainement sa dernière avec l’Inter avant de s’engager en faveur du Real Madrid.

Mourinho a été l’adjoint de Van Gaal

Le Bayern Munich est également en quête de triplé. Les Bavarois, qui n’ont plus disputé de finale européenne depuis 2001 et leur succès contre Valence, ont écarté Manchester United (4-4), finaliste 2009, en quart de finale, puis Lyon (4-0) en demi. Si Mourinho est le roi de la provocation, Louis Van Gaal, le coach bavarois, est plutôt un père la rigueur, fermé à double tour. Même si on l’a vu récemment célébrer joyeusement, en compagnie de ses joueurs, le titre de champion d’Allemagne. Les deux se connaissent très bien puisque le Portugais avait été l’adjoint de Van Gaal en 1997 à Barcelone. Arrivé l’été dernier au Bayern, il avait promis que les résultats viendraient avec le printemps. Il n’a pas menti. Le Néerlandais peut mener Franck Ribéry et ses partenaires vers un cinquième sceptre continental. Mais, pour cela, il faudra dominer celui qui a été un temps son élève avant de devenir The Special One.