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Riolo : "Le Barça, évidemment !"

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Retour sur la finale de la Ligue des Champions, remportée par le Barça 3-1 face à la Juve.

On avait beaucoup parlé de la défense de la Juve, de l’opposition de style, promesse d’une finale plus serrée qu’on pouvait le penser. Mais sur le premier mouvement collectif, la première séquence de jeu, répétition de passes, le Barça a fait sauter cette fameuse défense de la Juve. Moins de 4 minutes, 1-0. Les premières secondes ont été vite effacées. Un bon pressing des Juventini, une relance cafouillée de Ter Stegen et une occasion. La suite, c’est le Barça qui s’installe, qui marque donc, et qui déroule son jeu.

La Juve n’a pas à chercher un plan B puisque de toute façon, le Barça impose son style. La possession est nette, on croit le 2e but tout proche. La Juve cherche de l’air. Un souffle qui lui permettrait d’exister au-delà des efforts pour récupérer la balle. On se dit que ça peut ressembler à la finale de l’Euro 2012, le Espagne-Italie 4-0. Tant que le score reste à 1-0, la Juve est autant au bord de la rupture que de l’idée de pouvoir faire un coup avec presque rien. L’impression d’exister encore tient surtout au fait que le Barça manque ses occasions de but. La différence technique paraît dingue. Pourtant il y a de vrais bons joueurs à la Juve. Mais Pirlo est étouffé. Pogba, que certains annoncent capable de jouer dans l’équipe d’en face mesure que la place sera dure à prendre.

Pas de suspense dans le jeu

Dans cette première période Messi, dans son rôle de meneur excentré, aura été plutôt discret et je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle pour la Juve. Ce qui est assurément une bonne nouvelle pour le champion d’Italie, c’est qu’il n’y a que 0-1. Dans le jeu, le suspense n’existe pas, mais tant que l’écart n’est pas plus conséquent… le foot est parfois capricieux.

Le Barça rate trop, notamment cette balle de contre, ce cinq contre trois gâché en début de seconde période. Dominée, la Juve reste cohérente dans sa faculté à ne pas s’affoler. Elle continue à faire ce qu’elle sait faire. Elle ne se met pas dans le rouge pour revenir à hauteur du Barça. Et c’est suite à une action de classe, une géniale talonnade de Marchisio, que l’égalisation arrive. Ça ressemble à celle de Totti en finale de l’Euro 2000. Au prix d’un travail intense, la Juve rééquilibre la rencontre. Les situations de but sont désormais équivalentes. Les lignes s’étirent, les espaces sont plus grands. Le milieu du Barça, ultra-dominateur en première période, est concurrencé par son adversaire. Cette fois, Pirlo et Pogba existent vraiment dans ce match.

Messi, le plus grand

L’intensité est énorme. Paradoxalement, malgré les efforts, la Juve semble plus fraîche. Dans le milieu de cette seconde période, elle traverse un temps fort. Et c’est dans ce moment que le Barça marque le 2e but. Le monde à l’envers. C’est un contre, un Messi qui part, qui ne veut pas lâcher le ballon, qui frappe. Ballon repoussé, but de Suarez. La Juve doit prendre des risques. La cohérence, réciter son foot, ça ne peut plus suffire. Il faut oser le déséquilibre. Mais l’équipe italienne est à bout, épuisée. Allegri lance des joueurs devant. Le Barça pense avant tout à tenir, c’est rare. La Juve n’a-t-elle pas tout lâché trop tard ? Elle pourra dire qu’elle s’est bien battue, qu’elle a rivalisé, qu’elle sort la tête haute… Mais ce Barça est logiquement sacré. Le 3e but au bout du temps additionnel enlèvera peut-être des regrets à la Juve. Le Barça, c’est plus fort partout, tactiquement, techniquement. Et puis, il y a Messi. Le plus grand. En un éclair, même s’il n’a pas marqué, il a débloqué la partie. Le Barça de Messi marque encore un peu plus l’histoire du foot.