Santos Mirasierra est jugé aujourd’hui

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« En France, il y a belle lurette que Santos aurait été libéré »
Le procès de Santos Mirasierra, qui débute aujourd’hui à 10h, ne devrait durer qu'une journée. Le jugement pourrait être rendu sous 48 heures, mais Maître Gilbert Collard, qui participe à la défense de Santos, ne l'attend avant la semaine prochaine. « J’ai l’impression qu’ils vont nous faire le coup de réserver leur décision pour après le match (OM – Atletico, mardi prochain). Ce serait une manière de dire aux supporters marseillais : "Tenez-vous bien, sinon…" Maintenant, ils peuvent aussi rendre leur décision demain ou après-demain. Il faut quand même savoir que l’espoir que nous avons tous est que Santos soit libéré le plus tôt possible. Sa détention, pour les faits qu’on lui reproche, a trop duré. En France, il y a belle lurette qu’il aurait été libéré. »
Santos Mirasierra, 34 ans et membre du groupe de supporters "Les Ultras", avait été arrêté le 1er octobre lors d'incidents au stade Vicente-Calderon entre des supporters de Marseille et des policiers espagnols, avant le match Atletico Madrid - OM.
Il lui est reproché d'avoir blessé un policier avec une chaise, ce que son avocat conteste, images à l'appui.
« On aura probablement un visionnage de la scène, poursuit son conseiller Me Collard. C’est là que l’on devrait enfin accepter que premièrement, en chargeant, les policiers ont réellement provoqué la foule. Ils ont commis un acte de provocation qui serait considéré en France comme une faute professionnelle. Ensuite, les actes de violences reprochés à Santos, à supposer qu’ils existent, sont tout à fait bénins. (A moins que les policiers espagnols aient le bicorne extrêmement fragile… C’est peut-être là une considération ibérique.) En tout cas, je ne vois pas comment le geste que l’on reproche à Santos aurait pu occasionner 10 jours d’ITT (Incapacite Temporaire Totale) au fonctionnaire de police. »
« Dès le départ, Santos a voulu calmer le jeu »
Santos est accusé de trouble à l'ordre public, et de violence envers l'autorité : des accusations passibles de 4 ans de prison chacune, d’où un risque théorique de 8 ans d’emprisonnement. Lors de ce procès, un policer espagnol, blessé par un jet de chaise, témoignera. Aucune vidéo ou photo ne montre toutefois qui a lancé ce siège. Plusieurs images diffusées en France prouvent au contraire que Santos a, dans un premier temps, tenté de discuter avec la Guardia Civil, avant de bousculer un policier pour protéger une femme matraquée, expliquera Santos tout à l’heure.
Des dizaines de supporters marseillais, ainsi que des responsables de la sécurité de l'OM, sont d’ailleurs aujourd’hui à Madrid pour témoigner de la violence des policiers espagnols le soir du match.
Christine est membre des Ultras, le groupe de supporter auquel appartient Santos. Elle sera au tribunal aujourd'hui, et témoignera : « On accuse Santos d’avoir provoqué les incidents, d’avoir agressé un steward, puis la police. C’est faux ! Dès le départ, Santos a voulu calmer le jeu. Il n’agresse personne… Ensuite la charge policière est complètement disproportionnée. On n’imagine pas cela en France : des policiers qui déboulent sans que la sécurité du club ne soit avertie. On va enfin voir la vidéo, du début à la fin, et mettre en avant les contradictions qu’il y a dans le dossier. »
Le soutien de l’OM
L’entraîneur de l’OM, Eric Gerets, espère de son côté que Santos sera libre pour le match retour OM - Atletico, mardi : « J’espère que notre supporter sera libéré avant ce match. La date (de son procès) me donne de l’espoir. Si on pouvait le libérer, cela calmerait pas mal de monde. On pourrait peut-être l’aider en nous rendant en Espagne pour lui montrer que l’OM ne l’a pas oublié. »
Depuis deux mois, il y a une forte mobilisation autour de Santos. Témoins : ces dizaines de banderoles sorties à chaque match au stade Vélodrome dans le but de réclamer la liberté de Santos. Une vente de maillot de joueurs, mis à disposition par le club, a même été organisée pour permettre à sa famille de lui rendre visite en Espagne. Une mobilisation sur tous les fronts donc, même sur celui de John Lennon !... Lors du récent déplacement à Liverpool, les supporters marseillais avaient en effet affiché sur la statue du chanteur des Beatles un autocollant "Libérez Santos".