"Un excellent souvenir mélangé de tristesse", il y a 23 ans, le Losc découvrait la frustration européenne à Dortmund

"On espère l'exploit cette fois-ci une meilleure tournure des événements qu'il y a une dizaine d'années... (Il se reprend) Une vingtaine, même, ça passe vite!" Le temps file pour Grégory Wimbée, dont le nom noircissait la feuille de match du dernier Lille-Dortmund en date.
Une double confrontation qui remonte à vingt-trois ans, avec Wimbée dans le but et un souvenir ambivalent pour les Dogues: une élimination en 8es de finale de la feu-Coupe de l'UEFA, sans avoir perdu. Ni à l'aller dans son ancienne enceinte de Grimonprez-Jooris (1-1), ni au retour (0-0), le 28 février 2002 au Westfalenstadion (ex-nom du Signal Iduna Park). En ce temps lointain, le but à l‘extérieur comptait double en cas d’égalité. "La différence entre à l'époque et aujourd'hui, c'est que nous, on voyait des stars en face de nous", se remémore l'ex-défenseur Pascal Cygan, lui aussi de la team lilloise du début du siècle.
Jens Lehmann, Tomas Rosicky ou encore l'emblème et capitaine Stefan Reuter composaient l'effectif allemand, rodé aux joutes européennes, là où le LOSC de Vahid Halilhodzic disputait sa toute première campagne. "C'était un club installé, qui avait déjà fait ses preuves sur la scène européenne", abonde Grégory Tafforeau, qui assistera depuis le banc aux deux rencontres.
Tafforeau: "Un souvenir impérissable"
Après avoir éliminé Parme en barrages de Ligue des champions et disputé la phase de poules contre l’AC Milan, La Corogne et l’Olympiacos, des Lillois troisièmes avaient été reversés en Coupe de l'UEFA. L'obstacle Fiorentina est franchi avec sérieux (0-1, 2-0), mais la marche Dortmund est un tout petit peu trop haute en 8es de C3. "C'était valorisant pour nous malgré tout. Et ça a surtout donné un souvenir impérissable", sourit Tafforeau. "A l'aller, on domine et on a eu les meilleures occasions", poursuit Wimbée. "On prend un but (d'Ewerthon, avant l'égalisation de Salaheddine Bassir, ndlr) qui, s'il y avait eu la VAR, aurait été refusé puisqu'il y avait hors-jeu."
"Ca a été un excellent souvenir mélangé d’un peu de tristesse. De jeunes novices de Ligue 1 à l’époque que l’on était, jouer dans le BVB Stadion de Dortmund face à une équipe aussi prestigieuse à ce moment-là, c’était fantastique."
Et si les anciens avaient quelques conseils à donner à leurs cadets, qui se déplacent sur le terrain de la bande de Niko Kovac ce mardi en 8e aller de C1 (21 heures), ce serait d'abord de se méfier d'un stade à part dans le paysage. Mais aussi d'apprécier ce moment, qui s'annonce unique au pied du Mur jaune. "Ce qui m’a le plus impressionné, c’est cette grande tribune interminable dans le ciel qui est recouverte de jaune. Tu n’as pas un supporter sans une écharpe, un maillot ou sans un bonnet jaune", décrit Cygan, encore des étoiles dans les yeux. "Quand toute cette tribune derrière vous est en train de sauter et d’encourager son équipe, il y a des vibrations sur le terrain et on sent sous nos pieds la pelouse trembler. C’est impressionnant."
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Wimbée: "On voudrait faire de Lille un favori, mais..."
Le Signal Iduna Park est "l'un des stades où il faut aller, comme Anfield. Quelque chose qu'il faut voir une fois dans sa vie", pour Pascal Cygan. "En tout cas, on pouvait être fiers d'avoir mis en difficulté l'une des meilleures équipes européennes. On a senti dans leurs regards, quand on se serrait les mains à la fin, qu'ils étaient soulagés de ne pas avoir encaissé de but."
Car derrière l'autre ogre qu'est le Bayern Munich, Dortmund fait aussi partie des mastodontes allemands du Vieux-Continent: le BVB, c'est une victoire en C1 (1997) et une dernière campagne de Ligue des champions qu'il a bien failli arracher au nez et à la barbe du Real Madrid en finale. "C'est une équipe qui fait partie des 10-15 meilleures équipes européennes, qui a un standing", estime Wimbée. Qui prévient: "On voudrait faire de Lille un favori, du fait du classement de Dortmund cette année dans son Championnat (10e). Mais ça reste une très grande équipe."