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Un exploit à hauteur d’OM ?

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Sans grandes illusions à l’Allianz Arena, les Marseillais s’appuient sur leurs exploits en Ligue des champions cette saison pour espérer remonter deux buts au Bayern Munich, vainqueur du quart de finale aller (2-0), et se hisser en demies.

La finale de la Ligue des champions remportée par l’OM il y a 19 ans est tellement loin. Depuis le sacre des Marseillais face au Milan AC (1-0) au stade Olympique de Munich, la cité bavaroise ne semble plus sourire à Didier Deschamps et ses hommes. S’y rendre, ce mardi, relevait déjà de la très grosse performance. Retenus à Marignane en raison d’une grève des contrôleurs aériens, les Phocéens qui devaient décoller à 10h30 ont finalement atterri en Bavière peu avant 18h. Effectuée en grande partie à l’hôtel Pullman, la préparation du quart de finale retour face au Bayern Munich fut loin d’être idéale. « On aurait aimé arriver à l’heure prévue mais il faut s’adapter », estime Azpilicueta, immédiatement repris par Mandanda : « Il est gentil… C’était une longue journée ! Vraiment chiant », soupire le portier marseillais.

Il s’agit en tout cas d’une mésaventure de plus, une semaine après un match aller manqué par les champions de France 2010. Battu par le Bayern au Stade-Vélodrome (0-2), les Phocéens devront réaliser un authentique exploit, ce mardi soir à l’Allianz Arena, s’ils veulent atteindre le dernier carré et défier probablement le Real Madrid en demi-finale. Inscrire au moins deux buts aux Allemands, si possible ne pas en encaisser, le terme de miracle n’est pas survendu. « On devra prendre plus de risques, c’est vrai, mais ne pas faire non plus n’importe quoi », soutient César Azpillicueta.

Deschamps : « C’est un quart de finale. Ce n’est pas n’importe quoi ! »

Mais qu’il est difficile d’imaginer les partenaires de Steve Mandanda (suspendu à l’aller) s’imposer à Munich après une série de huit défaites en neuf matches toutes compétitions confondues. Difficile, aussi, de penser que les Phocéens n’aient pas déjà la tête au championnat et à un explosif PSG-OM, dimanche au Parc des Princes. Prolongation ou pas, Didier Deschamps a d’ailleurs imposé un retour immédiat à Marseille juste après la rencontre.

Reste l’honneur d’un club. Et son incroyable soif de vaincre sur la scène européenne cette saison. De Dortmund (victoire 3-2) à Milan (défaite 2-1 mais qualification), les Marseillais ont toujours réussi à renverser des montagnes alors qu’on les imaginait deux pieds sous terre. A l’Allianz Arena, la tâche sera hautement plus coriace. « Il faudra être au maximum, admet Deschamps. C’est le 24e match de Ligue des champions consécutif depuis trois ans. C’est une fierté pour moi. Notre parcours a été chaotique. Mais c’est un quart de finale. Ce n’est pas n’importe quoi. J’ai dit aux joueurs de vivre pleinement ce moment. » Même s’ils n’ont, selon les statistiques européennes, que 2% de chances de se qualifier.

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Quand les Marseillais se murent dans le silence|||

Les heures qui ont suivi OM-Bayern (0-2) la semaine passée ont été houleuses, notamment du côté des supporters. Jeudi, lors du décrassage, le staff et les joueurs ont pris la décision de rester dans leur bulle, s’épargnant ainsi les nombreuses sollicitations médiatiques. D’abord pour se concentrer au maximum avant une série de matchs très importants. Mais aussi pour ne pas avoir à répondre sur des sujets délicats comme la grève des supporters, la banderole (« Deschamps et tes joueurs, cassez-vous ») ou encore l'avenir de leur entraîneur. Enfin pour tenter de resserrer les liens au sein du groupe dans une période difficile. Selon nos informations, certains joueurs ont mal vécu les critiques, très vives, dont ils ont été la cible après une première mi-temps globalement bien maîtrisée face aux Bavarois. Ce mardi, Didier Deschamps a démenti avoir donné l’ordre à ses joueurs de ne pas s’exprimer : « Je peux leur donner des conseils, a-t-il indiqué en conférence de presse. Ils ont toujours eu la liberté de s’exprimer avec qui ils veulent et comme ils veulent. Mais se retrouver avec un peu de tranquillité n’est pas une mauvaise chose, surtout pour bien se concentrer. » Ce « silencio stampa » est en effet à relativiser. Il ne concerne finalement qu'un week-end, où les Marseillais ne jouaient pas (OM-Montpellier a été reporté au 11 avril). Il y a donc eu une volonté de se concentrer, mais pas non plus de paranoïa ou de peur qu'il y ait des fuites ou des polémiques.

Aurelien Brossier avec FG et JRe. à Munich