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M’Bah, esclave du foot ?

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En situation irrégulière, la joueuse de football d’Hénin-Beaumont, Rigoberte M’Bah, saura ce jeudi si elle a le droit de rester en France. En attendant le verdict du tribunal administratif de Lille, elle accuse son club d’esclavagisme moderne.

C’est ce jeudi à 13h30 au tribunal administratif de Lille que Rigoberte M’Bah saura si elle a le droit de rester en France. Agée de 27 ans, cette jeune footballeuse camerounaise, ancienne internationale, joue dans le club d’Hénin-Beaumont, actuellement 5e de Première division. Problème, elle est sans-papier. Arrêtée il y a tout juste une semaine, elle a choisi de contre-attaquer.
Selon son avocate, Maitre Emmanuelle Lequien, le club du Pas-de-Calais est coupable d’esclavagisme moderne pour ne pas avoir aidé sa joueuse à régulariser la situation et pour la faire jouer sans la rémunérer. « Il est clair qu'on est dans une traite de l'être humain, dans le maintien de cette personne dans une situation de précarité, déplore Jean-Claude Mbvoumin, créateur de Foot Solidaire, une association qui traite ce genre de problème. Rigoberte n'a pas le choix. Les dirigeants en abusent et l'exploitent. Elle n'a pas eu le soutien clair de ses dirigeants. »
Du côté du club, justement, on dément ces informations en assurant avoir construit deux dossiers avec la joueuse afin de régulariser sa situation. Un sponsor du club aurait même proposé à M’Bah un contrat de travail. Stupéfait par ces accusations, Bernard Dumortier, président du club d'Hénin-Beaumont, se défend : « C'est un tissu de mensonges, souffle-t-il. Toutes les joueuses sont amateures. Elles ne sont pas payées, elles reçoivent simplement des primes de matches. » Autant dire qu’il devrait y avoir beaucoup de tension ce jeudi devant le tribunal administratif de Lille.