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Mombaerts : « Il n’y a aucune connotation raciale »

Erick Mombaerts

Erick Mombaerts - -

Mis en cause par Mediapart, Erick Mombaerts a réagi au micro de RMC Sport. Le sélectionneur des espoirs se dit soulagé car le problème des binationaux n’a aucune connotation raciale.

Erick Mombaerts, quelle est votre réaction après la publication des discussions des propos tenus dans cette réunion ?

Dans le cadre de ces discussions, je ne me souviens plus de tout ce qui a été dit. Tout ça a attrait à un problème important et croissant, celui des joueurs binationaux. François Blaquart a évoqué le chiffre de 40%. Ce n’est qu’une discussion et en plus, elle n’a abouti à rien. Le problème des binationaux n’est pas un problème racial. Il n’y a aucune connotation raciale. On ne peut pas évoquer ces sujets-là sans qu’on soit taxé de racisme ou de discrimination. Mais cette discussion on l’a en permanence lorsqu’on est entre nous à Clairefontaine. Le seul problème c’est qu’à chaque fois on se dit qu’il faut faire attention. Je dis ouf. Je suis un peu rassuré car il n’a jamais été question de quotas d’origines ethniques.

Fernand Duchaussoy est-il au courant de ce qui s’est dit ?

Ce n’est qu’une discussion et comme il n’est rien ressorti, il n’y a pas eu de mesures mises en place. Cela n’a débouché sur rien de discriminatoire. Pour rentrer dans les pôles espoirs, il faut la carte d’identité nationale. Ce qui est rassurant c’est qu’il n’y a aucune connotation raciale.

Vous souvenez-vous de l’explication entre Francis Smerecki et Laurent Blanc ?

Oui je me souviens de ça. Comme dans toute réunion il y a des points de vue. Les sujets abordés dans ce cadre-là doivent amener à débat et à des discussions. C’est sans doute aussi pour ça qu’il n’est rien ressorti. Tous les entraîneurs nationaux pourront le dire. Il n’y a eu aucune mesure concrète demandée aux entraîneurs nationaux. Francis Smerecki ne fait que reposer autrement le problème de la binationalité.

Laurent Blanc a évoqué l’exemple espagnol qui n’a pas « de blacks » dans ces centres de formation. Etes-vous surpris par ce dialogue ?

Pas du tout. Dans la mesure où on est sur une discussion entre nous, cela ne nous a pas surpris. Au Congrès UEFA, les Espagnols avaient aussi parlé de ces problèmes-là. Les Espagnols voulaient dire qu’ils n’avaient pas les problèmes que nous avions avec des joueurs seulement athlétiques.

Quelle était cette réunion ?

C’est une réunion de direction technique nationale comme il y en a tous les deux ou trois mois. Ce sont des sujets de réflexion qui en restent là parfois. Nous étions une vingtaine voire un peu plus à participer à cette réunion. Tous les entraîneurs nationaux étaient là. Il y avait Alain Boghossian, Philippe Bergeroo..

Avez-vous senti que certaines personnes étaient gênées ?

Je ne peux pas témoigner à leur place. Il y a en bien un qui avait des intentions de nuire (en sortant cette discussion).

Avez-vous une idée de la personne qui cherche à nuire à Laurent Blanc ?

Au moment où on veut incarner l’état d’esprit des valeurs, la solidarité, certains n’ont pas les aptitudes pour ce type de travail. Je le déplore. On peut aborder certains sujets à manier avec des pincettes. Et on se doit d’aborder certains problèmes importants ou alors on ne fait pas notre travail.

Etes-vous serein ? Comment avez-vous vécu ces dernières heures ?

Je comprends mieux. Il y a un amalgame énorme entre les écoles de foot, les centres de formation. Beaucoup de pistes ont été brouillées. Le but initial était des quotas (ethniques) dans les centres de foot et là, Mediapart, parle d’une conversation privées sur la question des binationaux. On a monté tout un processus pour faire croire aux gens que la Fédération allait discriminer sur le plan racial.

Existe-t-il une trace écrite de cette réunion ?

Non, je ne crois pas. C’était un sujet sensible mais comme il n’y a pas eu de mesure derrière. La réunion a duré 4 heures et de nombreux autres sujets ont été abordés.

Allez-vous porter plainte ?

Oui, mais justice pour que cela aboutisse à quoi ? On crée des titres. On a l’impression de vivre le phénomène Outreau. On a balancé un truc terrible et maintenant il faut le replacer dans son contexte. On aura du mal à faire croire aux gens ci et ça. Il n’y a pas de mal car il n’a jamais été question de mettre en place des quotas raciaux. Le pire c’est d’être affublé de cette étiquette de raciste. 

Propos recueillis par Loïc Briley