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Mourinho, une saison en enfer ?

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En difficulté sur et en dehors du terrain, José Mourinho vit une année post-titre particulièrement compliquée. Invité de Luis Attaque, le Portugais assure pourtant rester concentré sur son travail, totalement hermétique à la polémique qui gronde du côté de Madrid.

100 points marqués. L’insatiable machine blaugrana reléguée à neuf unités. En 2011-2012, le Real avait survolé la Liga, et mis fin à l’hégémonie catalane. Un exploit retentissant estampillé José Mourinho... Et visiblement mal digéré du côté de Maison Blanche. Car 20 journées de Liga plus tard, déjà ponctuées de quatre nuls et quatre défaites qui font tache, l’état de grâce s’est évaporé et le Portugais n’est plus en odeur de sainteté dans la capitale espagnole. Loin s’en faut.

Le "Special One" qui, depuis quelques semaines, l’est de moins en moins, s’est ainsi attiré les foudres des supporters, autant par les déconvenues sportives à répétition que pour son attitude déroutante. Dernière bravade en date, le choix de ne pas titulariser Iker Casillas lors de la 17e journée de Liga, face à Malaga. Pari tenté, pari perdu. A la clé, une nouvelle défaite (2-3), au cours de laquelle le malheureux remplaçant, Adan, n’a pas brillé.

Mourinho : « Moi je suis tranquille »

San Iker, symbole de l’institution madrilène, n’avait pas été écarté depuis 10 ans. « Raisons techniques », invoque Mourinho. « Sabordage ! », hurle la presse, soupçonnant le technicien d’avoir perdu le contrôle de son vestiaire et de vouloir pousser à bout son président. « S’il avait voulu mettre de l’huile sur le feu, il ne s’y serait pas pris autrement », assénait Marca au lendemain de la débâcle. Un seau d’eau en trop dans un vase déjà bien rempli. Dès le lendemain, les journaux ibériques prophétisent la fin de l’aventure, au maximum à la fin de la saison.

Mais le torchon a beau brûler, José Mourinho est loin de crier au feu. « Moi, je suis tranquille, a-t-il assuré sereinement ce mercredi dans Luis Attaque, sur RMC. Je pense qu’à Madrid, on fait des polémiques quand il y a lieu, mais aussi quand il n’y a pas lieu. Tout le monde les cherche, tous les jours. Je suis entraîneur de football. Je fais mon travail. J’attends les résultats. Dans ma vie, les résultats ont été positifs toutes les saisons. Jamais je n’ai passé une saison sans avoir quelque chose à célébrer. Donc là je travaille et j’attends tranquillement pour la fin de saison ».

De son propre aveu, les 15 points de retard accumulés sur Barcelone ne seront pas comblés. Pour espérer une célébration, le Portugais sait donc ce qu’il lui reste à faire : « Particulièrement cette saison où on ne gagnera pas le championnat, il faut penser à la Ligue des champions et à la Coupe du Roi, poursuit-il. Je sais que la 10e Ligue des champions est très attendue, mais le Real a attendu je ne sais pas combien d’années pour gagner la 7e (32 ans exactement, entre 1966 et 1998, ndlr). Nous savons que si on fait de ça une obsession, cela ne nous servira pas. Il faut être tranquille. Travailler au maximum de notre potentiel et attendre de voir ce qui se passera ». Critiqué comme rarement il l’a été, il ferait bien de ne pas trébucher contre Manchester United, les 13 février et 5 mars, en huitième de finale de la Ligue des champions. Sans quoi, la seule chose à célébrer pourrait être son indemnité de licenciement…

Alexis Toledano, avec Luis Attaque