Bordeaux: la rétrogradation des Girondins en National 1 confirmée en appel par la DNCG

Catastrophe pour les Girondins. Rétrogradé mi-juin à titre conservatoire de la Ligue 2 au National 1 par la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion) en raison d’une situation financière extrêmement périlleuse, Bordeaux a vu la décision du gendarme financier du football français être confirmée ce mardi en appel. Le procès-verbal de la décision est disponible sur le site de la FFF.
Au lendemain d’une saison catastrophique au sein de l’élite (20e place), qui a abouti à une relégation sportive en Ligue 2, le club au scapulaire et Gérard Lopez n’ont manifestement pas su présenter des garanties financières nécessaires pour obtenir le feu vert de l'instance et assurer sa place en deuxième division.
Gérard Lopez: "Inacceptable et incompréhensible"
"Cette décision injuste est inacceptable et incompréhensible", dénonce le président Gérard Lopez, dans un communiqué du club. "Je le dis très clairement ce soir aux supporters, aux Bordelais, et à tous ceux qui ont le sang marine et blanc: je me battrai jusqu'au bout et c'est la raison pour laquelle nous avons décidé d'exercer un recours contre cette décision inique".
"On est choqués"
Selon les informations de RMC Sport, il existe l'hypothèse d'une saisine du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Mais le club n'y croit pas véritablement. Cette solution, selon une source proche du dossier, est considérée comme "bancale" en raison des "délais trop longs". La direction devrait tenter de saisir le juge des référés du tribunal administratif. Objectif: obtenir la suspension de la décision, avant un jugement sur une annulation qui prendrait plusieurs mois. La justice civile sera le dernier recours, en s'appuyant sur une ordonnance favorable du tribunal de commerce de Bordeaux.
"Le tribunal de commerce avait pourtant validé le projet et la DNCG s’assoit sur cette décision, dénonce l'entourage des Girondins. Il n'y a pas de doute sur la validité des contrats. Le problème n'est pas dans le contenu. On est choqués. (...) La DNCG se substitue à un établissement juridique. Elle n'a aucun pouvoir de décision sur la validité d'un contrat."
Une dette de 52 millions d'euros
Pour s'en sortir devant la DNCG, un accord était nécessaire avec les créanciers américains King Street et Fortress qui détiennent la dette du club (52 millions d'euros). Précisément, Gérard Lopez devait trouver 40 millions d'euros afin d'obtenir le feu vert.
Ces derniers jours, son entourage faisait savoir qu'un terrain d'entente avait été trouvé. "C'est signé," s'était alors félicité un proche de l'homme d'affaires hispano-luxembourgeois, pas vraiment verni ces derniers mois en matière de football entre son éviction fin 2020 du poste de président de Lille, la descente dans le monde amateur de Mouscron en Belgique dont il était actionnaire majoritaire, et les difficultés financières de Boavista, club portugais dont il possède aussi des parts.
Le National 1... avant le National 3?
Une question se pose désormais: le FC Girondins de Bordeaux va-t-il vraiment évoluer en National 1 ou est-il en fait condamné à repartir d'encore plus bas? En cas d'échec des recours, ou si les délais sont trop longs, le club risque le dépôt de bilan, puis la liquidation judiciaire, car il n'a pas les moyens d'assurer son train de vie en troisième division. Une liquidation judiciaire mettrait un terme à la structure professionnelle des Girondins, qui seraient contraints de se relancer sportivement avec l'équipe amateur, actuellement en National 3 (cinquième division).