National: bagarre en tribunes, invectives... Le craquage du propriétaire de l'AS Nancy Lorraine contre Boulogne-sur-Mer

Le stade Marcel-Picot de Nancy en janvier 2022 - Franco Arland/Icon Sport
L’actionnaire principal de l’AS Nancy Lorraine, leader du championnat de National, se fait plutôt rare dans la région. Krishen Sud se montre très peu dans la cité des ducs de Lorraine, où il se rend trois à quatre fois par an, mais sa dernière apparition à Marcel-Picot a laissé des traces, au sens figuré et… littéral du terme.
D’ordinaire plutôt discret, le dirigeant indien de l’ASNL s’est tristement fait remarquer vendredi soir en étant au cœur de deux altercations physiques qui ont éclaté en tribunes pendant la rencontre que son club disputait face à son dauphin au classement, Boulogne-sur-Mer.
L'image du club sérieusement écornée
D’après Ici Sud Lorraine, qui retrace avec le Républicain Lorrain le fil d’une soirée qui a viré au cauchemar, Krishen Sud a d’abord provoqué une explication houleuse avec le compagnon de l’ancienne députée socialiste Chaynesse Khirouni, aujourd’hui présidente du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle. Les deux hommes auraient échangé des coups en fin de première période. L’origine de la brouille ? Une histoire de place dans la corbeille présidentielle, relate Ici Sud Lorraine.
La mi-temps fait souffler un vent d’accalmie dans la soirée, mais l’orage gronde, et la tempête menace d’éclater. Un nouveau dérapage survient au cours de la seconde période, lorsque le président de l’ASNL, décidément très agressif, s’accroche cette fois-ci avec les dirigeants de Boulogne-sur-Mer, victimes de son caractère volcanique.
Il faudra l’intervention de plusieurs personnes pour éviter que la soirée s’envenime encore davantage. Deux élus de la Métropole, Bertrand Kling, le maire de Maxéville, et Lionel Adam, adjoint à la sécurité, tous deux témoins des événements, ont confirmé à la presse locale qu’il s’agissait bien d’une "agression" de la part du président de l’ASNL.
La 3F sollicitée par le maire de Nancy
L’ASNL a fini par perdre la rencontre et lâcher de précieux points à un concurrent direct, mais elle a surtout vu son image sérieusement entachée par son président, avant de subir d'autres conséquences, autrement plus fâcheuses ?
Le maire de Nancy et président de la Métropole Mathieu Klein est monté au créneau ce week-end, affirmant vouloir saisir la Fédération française de football, évoquant des "provocations vulgaires" qui ne "reflètent ni les valeurs de l’ASNL- AS Nancy Lorraine et ses supporters ni celles de la Métropole du Grand Nancy".
"Il ne s’agit nullement de fragiliser l’ASNL qui fait une très belle saison et ne mérite aucune sanction sportive", a-t-il expliqué à France 3. "J’ai eu plusieurs échanges hier avec Krishen Sud, qui semble avoir pris conscience du caractère injustifiable de ses attitudes. Maintenant, avant toute suite à donner y compris avec la FFF, je rencontrerai cette semaine les dirigeants de l’ASNL, pour que cette situation ne se reproduise pas et que des engagements clairs en ce sens soient pris. Il n’est possible d’appeler au respect dans les stades et d’avoir de tels comportements dans la tribune officielle."
Dans la tourmente, le fondateur de Sivik Healthcare Funds, qui investit dans l’industrie des soins de santé, a publié un message d’excuses depuis son compte X: "Je voudrais m'excuser pour les incidents survenus hier au stade. C'était un match important pour l'équipe. Le football est un sport émotionnel, c'est pourquoi nous aimons ce sport. Désolé." Du côté de Boulogne, les dirigeants du club souhaitent avant tout tourner la page de ce sombre épisode de la saison.