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Paris : Onze filles en colère

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Opposées au leader lyonnais ce dimanche (15h), les filles du PSG envisageaient de jouer au Parc des Princes lors de cette 7e journée de D1 féminine. Cela ne sera pas le cas. Devant le refus de la direction qatarie du PSG, elles ne décolèrent pas. Explications.

Des footballeuses professionnelles au Parc des Princes. Le projet avait de quoi séduire. Mais aussitôt envisagé, celui-ci a été abandonné. La direction qatarie souhaitant que la pelouse de l’écrin situé Porte de Saint-Cloud soit, en quelque sorte, sacralisée pour les pros, les filles devront s’éloigner du périph’. Direction Créteil. Bien loin de la capitale ou même du centre d’entraînement parisien, le Camp des Loges, où elles évoluent habituellement. Exilées en banlieue pour satisfaire les exigences télévisuelles de France 4 qui diffusera le sommet face à Lyon, dimanche après-midi, les joueuses ont du mal à suivre. La défenseure Sabrina Delannoy, capitaine du PSG, en tête : « Je l'ai un petit peu mauvaise. Jouer au Parc, c'est important pour nous. Mais on l'avait déjà eu mauvaise avant, donc ce n'est pas nouveau. C'est dommage de voir que la pelouse du Parc est maintenant réservée aux garçons (les filles y avaient déjà joué en octobre 2009, ndlr). Mais on est obligé de respecter la position du club ».

Boulleau : « Concrètement, on joue à l’extérieur… »

Même sentiment chez Laure Boulleau, qui travaille au… Parc des Princes : « Forcément, c’est frustrant. On joue quand même pour le PSG, non ? Et comme Lyon, on joue la Ligue des Champions… » Mais l'internationale française se fait une raison : « Je ne suis pas là pour tailler mon club car je tiens énormément au PSG. C’est pour ça que je n’ai pas envie d’en dire du mal ». La direction, qui n’a pas voulu communiquer sur le sujet, n’a pourtant rien fait pour encourager l’initiative. En coulisses, on indique seulement qu'il ne s'agit pas d'un souci vis-à-vis des féminines. Concernant un éventuel lever ou baisser de rideau, c’est également hors de question. Pelouse parfaite oblige. « Ce n’est pas valable comme excuse, avance l’adjoint aux sports à la mairie de Paris, Jean Vuillermoz. Tout le monde est en capacité d’accepter qu’il y ait plusieurs matches de football sur la même pelouse à quelques jours d’intervalle. »

A Lyon, par exemple, les filles de l’OL se produisent régulièrement sur la pelouse des pros. « A Gerland, cela ne pose aucun souci pour les féminines, s’agace Sabrina Delannoy. Nous ça pose problème. Peut-être qu’avec le temps ça va changer… On ne perd pas espoir. » En attendant de voir leur rêve s’accomplir, les filles devront se satisfaire du stade Duvauchelle de Créteil. « Ce stade, je n’y suis jamais allée, lance Delannoy. Concrètement, on joue à l’extérieur contre la plus grosse équipe du championnat. J’aurais même préféré jouer au Camp des Loges. Mais ce n’est malheureusement pas possible… »

Florian Fieschi avec J.Ri.