Paris sportifs : La chasse aux tricheurs s’intensifie

Le nouveau logiciel de l'Arjel. - -
Un logiciel, pour quoi faire ?
Toutes les semaines, dans la salle des contrôles, ils sont quelques analystes à recevoir des millions de données. Des données qu’il faut exploiter à travers un logiciel. Une première en Europe. « C’est pourquoi nous avons développé des alertes pour détecter les matches sur lesquels il y a des paris atypiques enregistrés », explique Jean-François Vilotte, le président de l’ARJEL. Une trentaine d’indicateurs sont utilisés. Parmi ces critères, on trouve notamment le montant global des paris, l’objet des paris, le montant unitaire du pari ou encore la zone géographique. « Quand ces clignotants virent au rouge, il s’agit de trouver des facteurs d’explications, sinon on saisit les autorités pénales », continue Vilotte.
Des résultats à décortiquer
Ce lundi 30 septembre, par exemple, l’ARJEL a reçu les données du week-end. Cinquante-quatre matches européens figurent dans le tableau d’analyse du week-end. Parmi ces rencontres, 11 sont en rouge (Reims-Monaco, Real Madrid-Atlético Madrid, Nice-Guingamp, notamment…). Cela représente environ 20%. Un chiffre exceptionnel qui plafonne en général à 10%. Cela ne veut surtout pas dire que ces 11 matchs sont suspects. « Deux rencontres ‘’rouges’’ sont interprétées de manière différentes. Ça dépend des indicateurs qui dépassent le seuil. Le match Reims-Monaco a pour seul indicateur dans le rouge le montant total des paris », explique Simon, analyste et qui décortique les données tous les lundis. La mise totale est en moyenne de 180 000 €. Un chiffre en constante augmentation. « C’est ce qui prouve que le marché est en pleine mutation, explique Philippe Brandt, directeur des systèmes d’information et de l’évaluation. On a observé ce phénomène l’année dernière avec l’arrivée de la grosse équipe à Paris. C’est encore plus accentué cette saison avec Monaco. »
Les limites de la machine
Jean-François Vilotte est clair : « Nous ne prétendons pas déceler toutes les anomalies. Nous essayons d’approcher une analyse fine du marché. Vous pouvez avoir des alertes, des clignotants qui virent au rouge, mais trouver des explications. Quand on a une alerte, on regarde comment s’est déroulé le match, et s’il y a des éléments de contexte. Si nous ne trouvons aucune explication rationnelle, nous passons la main à l’autorité judiciaire. C’est la majorité des cas. » L’homme garde donc complètement la main. Car les analystes sont également fans de sport… Liste des blessés, forme du moment… Ils étudient tous les critères subjectifs que la machine ne peut pas voir.