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Platini et Blatter définitivement acquittés après dix ans de procédure dans l'affaire d'escroquerie à la Fifa

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L'acquittement de Michel Platini et Sepp Blatter, rejugés en Suisse en mars dans l'affaire d'escroquerie qui avait brisé l'ambition du Français d'accéder à la tête de la Fifa, est désormais définitif faute de pourvoi du parquet.

L'affaire est désormais close. Acquittés en première instance en 2022 puis à nouveau acquittés en mars 2025, Michel Platini et Sepp Blatter ont définitivement été acquittés faute de pourvoi du parquet. "Le Ministère public de la Confédération (MPC) renonce à faire recours", acceptant donc "le jugement rendu en première et deuxième instances", a indiqué le parquet suisse ce jeudi dans un communiqué.

En acceptant sa défaite, puisqu'il avait par deux fois réclamé de l'emprisonnement avec sursis contre les accusés sans convaincre les juges, le MPC met fin à dix ans d'une procédure aux lourdes implications politiques. "Je sais que c'était une histoire pour m'empêcher d'être président de la Fifa", avait lancé Michel Platini après la décision d'appel, s'estimant néanmoins "trop vieux" pour briguer de nouvelles responsabilités.

Les deux anciens dirigeants étaient accusés d'avoir "obtenu illégalement, au détriment de la Fifa, un paiement de 2 millions de francs suisses" (1,8 million d'euros) "en faveur de Michel Platini", selon le parquet. Défense et accusation s'accordaient sur un point: le triple Ballon d'Or a bien conseillé Sepp Blatter entre 1998 et 2002, lors du premier mandat de ce dernier à la tête de la Fifa, et les deux hommes ont signé en 1999 un contrat convenant d'une rémunération annuelle de 300.000 francs suisses, intégralement payée par la Fifa.

Un "accord de gentlemen"

Mais en janvier 2011, l'ancien milieu de terrain - devenu dans l'intervalle président de l'UEFA (2007-2015) - "a fait valoir une créance de 2 millions de francs suisses", qualifiée de "fausse facture" par l'accusation. Les deux hommes martelaient de leur côté qu'ils avaient dès l'origine décidé d'un salaire annuel d'un million de francs suisses, par un "accord de gentlemen" oral et sans témoins, sans que les finances de la Fifa n'en permettent le versement immédiat à M. Platini.

L'éclatement de l'affaire mi-2015, juste après la démission de Sepp Blatter emporté par une cascade de scandales, avait barré la route de Michel Platini vers la présidence de la Fifa, dégageant celle de l'Italo-Suisse Gianni Infantino, alors bras droit du Français à l'UEFA.

AFP