Eduardo : la résurrection

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« Au moment où je suis entré sur le terrain, j'ai eu une petite boule à l'estomac. Le plus important, c'est que je suis de retour. Mais j'ai encore du travail pour redevenir l'Eduardo d'avant ». Les mauvaises langues assuraient que l’attaquant croate, victime d’une terrible blessure en février 2008, ne retrouverait jamais son niveau. Elles prédisaient aussi qu’il était quasiment perdu pour le football. Lui-même doutait : « Je ne savais pas si j’allais pouvoir rejouer un jour au football ». En inscrivant deux buts pour son grand retour, lundi, en Cup face à Cardiff (4-0), Eduardo a rassuré tout le monde. A commencer par lui même.
Quel chemin parcourue depuis ce maudit 23 février 2008. Ce jour-là, face à Birmingham, l’attaquant croate est victime d’un attentat de Martin Taylor après seulement trois minutes de jeu. Le diagnostic est terrible : une double fracture tibia-péroné et une fracture de la cheville gauche. Sans l’intervention des médecins d’Arsenal, l’amputation du pied lui pendait au nez. Son absence est évaluée à neuf mois. Une éternité.
C’est la meilleure recrue du mercato !
Commence alors une longue période de doute et de rééducation. Le 16 décembre dernier, Eduardo entrevoit enfin le bout du tunnel. Face à Portsmouth, avec la Réserve d’Arsenal, il rejoue pour la première fois depuis sa blessure. Quarante cinq petites minutes porteuses d’un immense espoir. Pendant près de deux mois, Eduardo enchaîne les matchs et retrouve peu à peu ses sensations. Une progression qui lui vaut d’être appelé par le sélectionneur croate, Slaven Bilic, pour le match amical face à la Roumanie, mardi dernier. Entré en jeu à la 61e minute, le plus Brésilien des Croates se mue même en passeur décisif sur le second but de son équipe, qui permet à la Croatie de s’imposer (1-2).
La confirmation de ce retour au plus haut plan ne tarde pas. Pour son premier match avec l’équipe première d’Arsenal, lundi dernier en Cup face à Cardiff, le miraculé donne l’avantage à son équipe au bout de vingt minutes. D’une tête rageuse, à l’image de sa ténacité. Avant de se faire justice lui-même en transformant un penalty. Remplacé à la 67e minute, il sort sous l’ovation du public. C’est le match de la résurrection. La fin du calvaire. « C’était le plus beau jour de ma vie, affirme-t-il. J’ai été envahi par l’émotion, surtout quand j’ai marqué. J’en avais les larmes aux yeux. »
Avec les absences d’Adebayor, Walcott et Rosicky, le retour d’Eduardo va faire le plus grand bien aux Gunners, à la peine offensivement. Le Croate, passé de l’ombre à la lumière, en a la ferme intention. « Je veux aider Arsenal à retrouver les sommets. Je suis de retour pour ça », assure-t-il. Après sa convalescence forcée, Eduardo n’a qu’une envie : rattraper le temps perdu.