Les confessions intimes de Balotelli

Si ses critiques envers son ancien sélectionneur Cesare Prandelli ont déjà fait le tour du net, le reste de l’entretien accordé par Mario Balotelli au magazine britannique Sport propose d’autres perles. Entre vraies analyses, punchlines, souvenirs et dressage de chiens.

Pourquoi il refuse de se mettre en cause…

Premier sujet abordé par Mario Balotelli dans son long entretien avec le magazine Sport : les enfants. Quelques minutes avant le début de l’interview, la publication raconte en effet un Super Mario plus que ravi de signer le maillot, le téléphone et tout un tas d’objets appartenant à un jeune garçon de sept ou huit ans. Une rencontre qui permet au buteur d’aborder, de lui-même, son admiration pour les enfants.

« Tous les matins, quand je me lève, je me dis que peut-être la veille encore des gens disaient de méchantes choses sur moi. Mais quand je vois des gamins venir me voir, comme aujourd’hui, je me dis que je ne me trompe pas tant que ça. Je pourrais faire mieux -bien sûr que je pourrais faire mieux- mais les gosses sont naturels, honnêtes. S’ils vous regardent et ne vous aiment pas, ils ne viennent pas vous voir. Donc si je les vois continuer à venir vers moi, ça veut dire que je ne me débrouille pas si mal, que ce soit en tant que footballeur ou en tant que personne. Quand les enfants arrêteront de venir me demander des autographes, là peut-être que je commencerai à envisager de changer. C’est pour ça que j’aime les enfants. Et les chiens. »

« Bien sûr que ma famille et mes amis en Italie me manquent (…) Mais quand je retourne en Italie, je passe des heures à parler avec mes parents. Puis je vais voir mes amis et nous faisons des choses normales, vous voyez, jouer à la Playstation et faire du ping-pong. Ensuite, je vais chercher mes chiens et nous allons faire une promenade. Ils sont très intelligents mes chiens. Lucky est incroyable - quand vous regardez son visage c’est comme si vous étiez avec une vraie personne. Quand je parle, elle écoute. Je n’ai pas besoin de me répèter. Si je lui demande sa patte, elle me la donne. Je lui demande de s’asseoir, elle s’assoit, je lui demande de courir, elle court. Tout ce que je lui demande de faire elle le fait. »

Pourquoi le sexe le fatigue

« Quelqu’un m’a dit récemment que j’aurais expliqué qu’avoir des relations sexuelles trois ou quatre heures avant un match, marchait plutôt bien pour moi une fois sur le terrain. Croyez-moi, si j’ai une relation sexuelle trois ou quatre heures avant un match, je ne peux pas jouer. Je pense que personne ne peut. Ça me fait rire, mais ce n’est pas moi qui ai dit ça. »

« Je ne suis concentré que sur le football. Je vis loin, à la campagne, je suis détendu et j’espère juste que les buts vont vite arriver. Là, peut-être que je pourrais me concentrer encore plus sur le foot et pas sur ces autres conneries. »

 Pourquoi il en veut à Prandelli

« Je suis quelqu’un qui dit les choses en face. Je comprends pourquoi je ne suis pas dans la dernière sélection. Je n’ai pas marqué, mais les autres attaquants comme Pelle ont marqué. Ils méritent donc d’être là. Mais j’aime l’équipe d’Italie et personne ne peut dire quoi que ce soit sur mon équipe nationale. Je l’aimerai toujours, mais je dois être honnête et dire que j’ai été déçu de ce que les gens ont dit de moi et de comment ils m’ont blâmé après la Coupe du monde (…) Je crois avoir eu trois ou quatre occasions durant toute la compétition. Tout le monde sait que j’ai marqué contre l’Angleterre, mais je n’ai pas pu faire grand-chose d’autre. Même Cesare Prandelli a dit de mauvaises choses sur moi. Doit-il aller parler à la presse sur mon sujet juste après le match ? Je ne m’y attendais pas et je n’ai pas répondu parce que ça ne sert à rien. Je pense que les vrais hommes, s’ils ont quelque chose à dire, te le disent en face. Je suis quelqu’un qui dit les choses en face. »

Pourquoi Brendan Rodgers peut l’aider à progresser

« Il est très bon et avec un très fort caractère. Et je pense que ça se voit dans la façon dont joue son équipe. Je crois qu’il peut m’aider à progresser. Il est très ouvert, tout le monde peut lui parler – mais il regarde d’abord la personne et ensuite le footballeur. Avec Brendan, tu dois être une bonne personne -tu ne peux pas être, comment vous dites ça- un « dickhead » ».

Pourquoi il préfère jouer à deux en pointe

« Si c’était ma décision, je jouerais toujours à deux attaquants. C’est comme ça que j’aime jouer, mais Brendan me demande de jouer en tant que premier attaquant. Je comprends que lorsque la balle vient dans la profondeur ou sur les côtés, je dois être dans la surface, sans quoi il pourrait n’y avoir personne. »

Pourquoi Ibra, Figo et Pirlo l’ont marqué

« Ibrahimovic, Figo, Pirlo… J’avais 17 ou 18 ans quand je jouais avec Figo à l’Inter, mais il était encore brillant. Et Pirlo est incroyable -le plus incroyable est qu’il continue à devenir meilleur. C’est facile, en tant que footballeur, de dire qu’on veut toujours progresser, mais ce n’est pas facile à faire. »

« Gerrard aussi, est un joueur incroyable. Je ne l’avais pas vraiment beaucoup vu jouer avant cette saison, à part avec l’Angleterre bien sûr, mais wow. Je le vois comme un joueur au même niveau que Pirlo. Vision, technique, mais aussi puissance. Stevie peut tout faire. Ça va être très difficile pour l’équipe de lui trouver un remplaçant. »

Dernière question de l’interview : si vous ne pouviez plus regarder que trois sports pour le reste de votre vie ?

« Football, UFC et athlétisme » répond Balotelli. Parce que oui, le dressage canin n’est malheureusement pas un sport. 

Raphael Cosimano Journaliste RMC Sport