Premier League: Cardiff peut-il redorer le blason des clubs gallois?

UN CLUB, UNE QUESTION. Après un Mondial de folie, la Premier League reprend ses droits le 10 août sur RMC Sport 1. Pour faire grimper la température, il est temps de se pencher sur les 20 pensionnaires de l’élite anglaise. Zoom aujourd’hui sur le promu Cardiff City, deuxième de Championship qui vient porter haut les couleurs d’un pays de Galles orphelin de Swansea.

Incapable de rivaliser avec l’ogre Wolverhampton en Championship la saison passée, Cardiff City sera tout de même parvenu à décrocher un billet pour la Premier League. En plus d’une saison qui s’annonce déjà compliquée dans l’élite, les Bluebirds auront une petite pression supplémentaire: faire briller le pays de Galles, orphelin de ses cygnes, relégués en fin de saison dernière. Au même titre que Swansea, Cardiff City demeure l’un des rares clubs non-anglais à évoluer dans le championnat d’Angleterre. A l’instar de l’AS Monaco en Ligue 1, l’équipe dirigée par Neil Warnock joue depuis 1910 au sein du football anglais, pour cause de championnat gallois trop restreint.

Un dernier passage raté en Premier League

Seul club gallois de Premier League pour la saison qui va débuter, Cardiff City a déjà connu de bons moments dans l’élite. Promu en première division en 1921-1922, le club parvient à s’y maintenir jusqu’en 1929. En 1924, l’équipe termine même à la deuxième du championnat derrière Huddersfield, ratant le titre à la différence de buts. Trois ans plus tard, les Bluebirds s’offrent deux titres avec une FA Cup glanée contre Arsenal (1-0) et le Charity Shield. A ce jour, Cardiff City reste le seul club non-anglais victorieux de ces deux trophées. Deux ans plus tard, l’équipe galloise descendra en deuxième division attendra 23 ans pour retrouver l’élite (pour cinq saisons avant une nouvelle relégation).

Revanchards et amers, les pensionnaires du Cardiff City Stadium restent sur une campagne totalement ratée en Premier League, lors de la saison 2013-2014… leur seule saison dans l’élite depuis la refonte du championnat britannique. Cette année-là, promus grâce à leur titre en Championship, les Gallois se montrent ambitieux avec pas moins de neuf arrivées durant le mercato: à eux seuls, les recrutements de Steven Caulker et Gary Medel représentent un investissement d’environ 20 millions d’euros. Mais la saison tourne au désastre avec une dernière place et un bilan bien maigre de sept victoires, neuf matches nuls et 22 défaites. Aucun des trois entraîneurs - Malky Mackay, David Kerslake et Ole Gunnar Solskjaer – en charge de l’équipe une partie de l’exercice ne parvient à insuffler une bonne dynamique au sein de l’effectif.

Les maladresses de Vincent Tan sont derrière

Le point le plus délicat reste surtout sa gestion du club par le fantasque Vincent Tan. L’homme d’affaires malais, actionnaire majoritaire depuis 2010, s’est rapidement mis à dos les supporters historiques des Bluebirds. En 2012, il décide de faire table rase en délaissant le logo historique, un oiseau bleu, au profit d’un dragon. Puis d’abandonner le maillot bleu pour un rouge. La raison de ce brusque changement? Tenter de gagner en visibilité à l’international. Pas du goût des fans inconditionnels du club gallois. Cardiff City devient la risée de certains supporters anglais. Vincent Tan a fini par faire marche arrière. 

Une bonne leçon. L’homme d’affaires a choisi de prendre un peu de recul vis-à-vis du sportif, laissant son président Mehmet Dalman gérer. Cardiff City a depuis gagné en stabilité et l’arrivée de Neil Warnock en 2016 lui a permis de retrouver la Premier League en deux saisons. 

Faire oublier le rival Swansea

Cette saison, le promu entend bien s’installer durablement dans l’élite et ainsi assurer sa suprématie au sein du football gallois. Dans l’ombre de Swansea depuis 2011, les Bluebirds ont une occasion unique d’effacer leur rival de la mémoire collective récente. Malgré sept saisons en Premier League, les Swans n’ont pas assez marqué les esprits, ni dans le jeu, ni médiatiquement. La victoire en League Cup en 2013 – un exploit – semble déjà loin et les fans anglais gardent en bouche les résultats en berne depuis 2016. Pour Cardiff, c’est un boulevard.

JGL