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Quand foot rime avec réinsertion

L'Afghanistan, vainqueur du trophée il y a deux ans

L'Afghanistan, vainqueur du trophée il y a deux ans - -

Organisée du 20 au 28 août à Paris, la « Homeless World Cup » met aux prises 64 délégations du monde entier composées de joueur en situation de réinsertion. L’occasion de mêler les valeurs du sport à l’action sociale.

C’est le grand rendez-vous annuel du foot et de la réinsertion. Pour sa neuvième édition, la « Homeless World Cup » (littéralement « Coupe du monde des sans-abris ») pose son chapiteau à Paris, au Champ de Mars. De ce samedi, avec la cérémonie d’ouverture au Stade de France (14h) suivie d’ateliers sur les problématiques d’exclusion, au dimanche 28 août, plus de 350 matches verront 64 délégations (48 formations masculines, 16 féminines) s’affronter dans les règles du « street soccer », avec des équipes de quatre joueurs disputant deux périodes de 7 minutes et le droit de s’aider des murs sur les côtés. Mais l’important est ailleurs. Dans le message dispensé par une telle compétition, parrainée par Emmanuel Petit et Lilian Thuram et soutenue par la FFF (des arbitres ont été notamment mis à disposition).

« La compétition ne change pas la vie d’un homme, explique Benoît Daneau, le directeur du Comité Local d’Organisation (CLO). Mais elle contribue à booster la personne dans son parcours de vie, dans un projet qui lui permette de se réinsérer de manière durable. On a l’habitude de voir ces gens dans des situations dramatiques. C’est l’occasion de les montrer dans une volonté d’entraide et de regard optimiste vers le futur. On a envie de donner une image sportive, entreprenante et positive de ces personnes. » Mais au fait, qui sont ces footballeurs/euses ? « Des personnes déjà investies dans un processus de réinsertion sociale et accompagnées par une association, précise Benoît Daneau. Elles se servent de cet événement pour essayer d’avancer encore un peu plus. On est dans une réalité qui concerne 140 000 personnes en France. C’est une autre façon d’aborder la question de l’insertion et de les prendre en considération. »

« Ils se souviennent plus de ce qui se passe en dehors des terrains »

Les joueurs n’ont le droit de participer qu’une fois à cette Coupe du monde. Mais selon les organisateurs, 70% d’entre eux voient leur vie changer, en mieux, après cette compétition. « Ils se souviennent plus de ce qui se passe en dehors des terrains, de ce qu’ils vivent en ville avec les autres équipes et le public, indique Benoît Daneau. Leur point commun, ce n’est pas de parler de pauvreté, mais d’adorer le foot et d’inviter le public à découvrir un visage différent de la précarité. On prend en charge leur hébergement, les repas, les transports mais aussi les programmes culturel et sportif. On essaie de faire en sorte qu’ils puissent découvrir la France et que ce souvenir soit inoubliable. Un joueur de l’édition 2004, qui s’en est sorti, est bénévole pour nous cette année. Sa démarche, c’est de redonner ce que cette compétition a pu lui apporter. » A long terme, le CLO voit même plus grand. « L’après-projet, c’est de créer un centre national d’insertion par le sport et la culture », lance Benoît Daneau. Quand les valeurs du sport prennent un vrai sens social.