Riolo : « L’OM s’installe en tête… »

Retour sur la J8 de Ligue 1…

Le premier vrai test pour l’OM de Bielsa était donc annoncé. Le pressing, le style du nouveau OM à l’épreuve de Sainté, une équipe solide de notre L1. On avait tous envie de voir ça.

Et on a vu. Une première période dominée par l’OM, mais pas tout de suite survolée non plus. Sainté résiste bien, au début. Le match semble même équilibré. Mais c’est un leurre. Les Verts sont dans le combat, l’OM dans le jeu. Sainté ne s’approche pas du but de Mandanda. Et sans donner le sentiment de broyer son adversaire, l’OM mène 2/0 en 30 minutes. Le premier but vient d’une récupération basse, d’un contre. Le deuxième, le ballon sort d’un pressing haut. C’est toute la palette de l’OM qui s’exprime. Et la progression, c’est l’alternance des temps de jeu. Parfois c’est intense, parfois c’est plus mou.

L’effort est collectif, les défauts s’effacent. On ne retient que le bon. Petit à petit Sainté disparaît, n’existe plus. Le mouvement de l’OM étourdi l’adversaire. Sainté a trop peu de joueurs techniques et encore moins de joueurs intelligents devant pour rivaliser.

La seconde période propose un spectacle différent. L’OM est bien moins présent. En mettant un milieu de plus (Lemoine), Galtier semble faire un choix peu en phase avec le cours du jeu. Mais ça donne au contraire plus de densité à son milieu. Les Verts existent enfin. L’emprise marseillaise est clairement moins nette. Et même si Sainté réduit l’écart, difficile de ne pas constater qu’offensivement ça manque vraiment de créativité.

2/1, l’OM reste devant, mais il n’y a plus d’intensité dans son jeu. Galtier change de pointe. Ses choix me semblent intéressants. Ça perturbe incontestablement le jeu de Bielsa.

Sans l’énergie du pressing fou, l’OM redevient une équipe L1. Usés, les Marseillais sont surtout dans la préservation du résultat. Un cas de figure qu’on n’avait pas encore vu cette année à l’OM. Mais l’équipe de Bielsa ne souffre finalement pas tant que ça car si Sainté a souvent de bonnes intentions, ça manque trop souvent de qualités techniques. L’OM boucle donc une 6e victoire de suite. Mais ce soir on retiendra surtout la première période…

Encore une fois cette journée nous a fait oublier nos critiques habituelles sur la L1. Même un Bordeaux/Rennes, récemment purge en chef de la L1 fut agréable à suivre. On y a même vu un très beau but de Touré.

Ce match qui pourrait servir d’exemple pour expliquer les « dynamiques » dans le foot. Bordeaux n’a pas été meilleur que son adversaire, mais il a gagné. Sa force ? Sa confiance, l’idée que tout va bien, que ça va bien tourner. Tout l’inverse de Rennes qui aurait pu marquer plusieurs fois en première période. Mais Rennes est dans la loose, une période noire. Sagnol a bien conscience que le contenu technique n’a pas été bon alors il préfère mettre en avant l’état d’esprit. C’est ce qui permet aux Girondins d’être tout en haut du classement et c’est déjà pas mal… 

Le Nantes/OL fut encore plus intéressant. On a revu le Nantes du début de saison dernière. L’enthousiasme, la fraîcheur, les occasions de but. Il manque toutefois un attaquant de classe pour finir le travail.

De son côté l’OL continue son parcours en dents de scie. En menant 1/0, l’OL aurait pu s’installer dans le match, le maîtriser. Au lieu de ça, les Lyonnais ont subi les événements. On attend forcément autre chose de l’OL. On oublie que pour l’instant, c’est une équipe de milieu de tableau dont on attend des progrès et un enchainement de bons résultats. 

Après un tel début de saison, envisager un succès devant le Barça paraît bien improbable pour ce PSG. Encore une fois à Toulouse, Paris a livré une prestation décevante. Je crois même que depuis que QSI dirige le club, jamais le PSG n’avait été si médiocre. On peut empiler les excuses (la préparation, les absents) mais franchement je ne crois pas que ce soit réellement recevable. Blanc met en place un système en 442 sans que les joueurs adhèrent. Ça s’est vu. Dominé pendant toute la première période, jamais au-dessus du TFC, Paris peut s’estimer heureux d’avoir ramené un nul. Certes en seconde période, Toulouse n’a rien fait, mais le PSG non plus. En ce moment le meilleur joueur est Sirigu. Devant lui, pas un joueur n’évolue à son niveau. Blanc semble complètement largué. En management ou en tactique, est-il encore à la tête de l’équipe ? A Bordeaux, il a été champion, mais dans ce club pourtant, très peu garde un bon souvenir de son passage. En équipe de France, il a échoué. Aujourd’hui, il apparaît dépassé par sa fonction. Solution par défaut des dirigeants parisiens il y a 14 mois, il sera assurément bientôt un problème.

C’est dans ce contexte que le Barça arrive à Paris. Il paraît que dans le foot, tout est possible.

Daniel Riolo